Les géants bancaire et industriel Deutsche Bank et Siemens mènent l'opération baptisée «Made in Germany» visant à promouvoir l'attractivité de la première économie européenne pour les investissements nationaux et étrangers après deux années de récession et des secteurs phares, comme l'automobile, enlisés dans une crise de compétitivité.
Les entreprises membres de cette initiative se sont engagées à investir une enveloppe totale de 631 milliards d'euros «dans la croissance économique de l'Allemagne d'ici 2028», comprenant des dépenses déjà connues ainsi que des nouveaux projets pour un montant d'au moins 100 milliards d'euros, selon un communiqué commun.
Lancer un signal
«Cet engagement témoigne de la forte confiance dans le potentiel de l'Allemagne» après les «sorties d'investissements importantes auxquelles le pays a été confronté ces dernières années, qui ont atteint des niveaux de plusieurs centaines de milliards d'euros», soulignent les participants, parmi lesquels les principaux noms de la bourse de Francfort, de Volkswagen à BASF en passant par Zalando et Rheinmetall.
«C'est l'une des plus grandes initiatives d'investissement des dernières décennies», a assuré à la presse Friedrich Merz qui y voit «le signal» que «l'Allemagne est de retour».
Le redressement de l'économie allemande, qui stagne depuis plus de sept ans, est l'une des priorités de la coalition entre conservateurs et sociaux-démocrates au pouvoir depuis début mai.
Tabou sur les règles nationales brisé
Les industries clés du pays, notamment l'automobile, la chimie et les machines-outils, sont confrontées à des coûts énergétiques élevés par rapport à leurs concurrents étrangers, ainsi que, selon leurs dirigeants, à une bureaucratie coûteuse à laquelle le gouvernement a promis de s'attaquer.
L'initiative «Made for Germany» dit soutenir «le programme de réforme et d'investissement» du chancelier conservateur, familier des milieux financiers pour avoir présidé le conseil de la filiale allemande du gestionnaire d'actifs américain BlackRock.
Outre des baisses de taxes et un allègement de la réglementation, le gouvernement Merz mise sur un effort budgétaire conséquent, avec une enveloppe de plusieurs centaines de milliards d'euros programmée pour moderniser la défense et les infrastructures du pays. Il a pour cela brisé un tabou en assouplissant les règles nationales strictes encadrant les déficits publics.