Les autorités turques ont ordonné l'enlèvement de tous les véhicules privés abandonnés dans les rues d'Istanbul encombrées de neige. A Athènes, militaires et pompiers s'efforçaient toujours mardi à la nuit tombée de dégager, à l'aide de pelles et de grues, les centaines de voitures laissées sur les chaussées encore enneigées.
Sur Attiki Odos, le périphérique à péage qui entoure Athènes et dessert l'aéroport, 3500 automobilistes avaient dû être évacués dans la nuit de lundi à mardi, piégés par des chutes de neiges «exceptionnelles», a rapporté le ministre grec de la Protection civile et du changement climatique, Christos Stylianides.
Véhicules abandonnés
Nombre d'entre eux avaient dû abandonner leurs véhicules sur la chaussée recouverte de neige, la température étant tombée en dessous de zéro. Un sexagénaire sans domicile fixe a été retrouvé mort à Thessalonique, la deuxième ville du pays, dans le nord, probablement à cause du froid.
La paralysie du réseau routier à Athènes, recouvert d'un épais manteau blanc, a contraint le gouvernement grec à décréter deux journées chômées mardi et mercredi. Tous les services publics et privés ont été suspendus en Attique, la région d'Athènes, et sur certaines îles enneigées, à l'exception des services essentiels.
Paralysie de l'aéroport d'Istanbul
L'aéroport international d'Athènes, où de nombreux avions sont restés cloués au sol mardi, a annulé une trentaine de vols des compagnies grecques Aegean et Olympic programmés mercredi. Mais le blizzard a surtout contraint l'aéroport ultra-moderne d'Istanbul à fermer lundi après-midi, pour la première fois depuis son ouverture en 2019.
Une image tweetée mardi après-midi par les autorités aéroportuaires montrait l'atterrissage d'un avion en provenance de Caracas. Mais une seule des trois pistes était ouverte au trafic mardi et à peine quelques appareils ont été autorisés à atterrir ou décoller, sur les centaines prévus.
La situation restait chaotique dans les terminaux, où de nombreux touristes s'exaspéraient dans l'attente de leur vol, selon un photographe de l'AFP. Certains crient «un hôtel, un hôtel !» pour réclamer un hébergement après une nuit passée à même le sol gelé. Des images partagées sur les réseaux sociaux montraient des passagers dormant sur des fauteuils ou par terre dans les terminaux.
«Chaos» sur Attiki Odos
Certains automobilistes athéniens ont également laissé exploser leur colère sur les réseaux sociaux et à la radio, critiquant le «chaos» sur le périphérique. Au banc des accusés pour leur gestion de la crise, le gouvernement grec et la société du périphérique Attiki Odos, dont le PDG Vassilis Halkias a démissionné mardi soir.
Le ministre Stylianides a présenté ses «excuses» mais a imputé la responsabilité de la crise à la société de gestion qui «n'a pas réussi à laisser ouvert cet axe très fréquenté». Attiki Odos a également présenté ses excuses pour ces «incidents inédits» dus, selon elle, «soit à des pannes de véhicules, soit au manque d'expérience des automobilistes dont certains ont eu peur».
Sous la pression du gouvernement, la société a promis «2.000 euros» de dommages-intérêts par voiture bloquée sur l'autoroute de 70 km qu'elle gère. Le parquet d'Athènes a ouvert une enquête pour rechercher les responsabilités des «perturbations et entrave à la circulation», selon une source judiciaire.
«C'est la honte»
Dans la capitale grecque, les chaussées restaient encombrées d'amas de neige, de branches d'arbres cassées et de voitures en panne ou abandonnées par leurs occupants. Une douzaine de secteurs de l'Attique étaient toujours privés de courant mardi soir.
«Je n'ai pas d'électricité depuis hier soir (lundi), c'est la honte, si j'étais plus jeune, je quitterais la Grèce», s'est indigné auprès de l'AFP Dionyssis Kiourkakis, un Athénien de 79 ans. Mais à l'exception du périphérique athénien, resté fermé, «la quasi-totalité des axes majeurs (d'Athènes) ont rouvert» à la circulation, s'est félicité le gouverneur de l'Attique George Patoulis.
(ATS)