Accusations d'agressions sexuelles
Une carte décisive pour le prince Andrew d'York?

Andrew d'York, fils de la reine Elizabeth II, pourrait échapper à la justice: il serait protégé par un accord passé il y a plus de douze ans entre feu le pédocriminel Jeffrey Epstein et celle qui accuse le prince, ami de ce dernier, d'agressions sexuelles sur mineure.
Publié: 03.01.2022 à 20:52 heures
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Dernière mise à jour: 03.01.2022 à 21:59 heures
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Le prince Andrew d'York, ici le 19 janvier 2020 à Hillington, dans le Norfolk (GB).
Photo: LINDSEY PARNABY

La justice américaine a rendu public lundi un accord financier scellé en 2009 entre le multimillionnaire Jeffrey Epstein, accusé de crimes sexuels et mort en prison en 2019, et l'une de ses victimes. Ce règlement pourrait protéger son ami, le prince britannique Andrew.

Cet accord entre Epstein et l'Américaine Virginia Giuffre, publié par le Tribunal fédéral de Manhattan, concerne le prince Andrew, ami du couple Jeffrey Epstein-Ghislaine Maxwell, car il est visé par une plainte au civil déposée à New York en août dernier par Mme Giuffre pour des «agressions sexuelles» commises en 2001, quand elle était âgée de 17 ans.

Les avocats d'Andrew, 61 ans, font tout depuis six mois pour bloquer cette plainte et affirment que cet accord de 2009 empêche une action en justice de Virginia Giuffre contre le second fils de la reine Elizabeth II.

De fait, le règlement, qui a permis à Virginia Giuffre (née Roberts et âgée aujourd'hui de 38 ans) de toucher 500'000 dollars, protégeait Jeffrey Epstein d'une action en justice pour crimes sexuels. Mais elle pourrait également concerner tout «autre accusé potentiel», selon la formulation juridique du document contractuel de 2009.

Le nom ou le titre royal du duc d'York ne sont pas cités, mais les avocats d'Andrew avancent que la plainte de Mme Giuffre n'est pas fondée en droit.

Cette plainte, qui vise à obtenir des dommages et intérêts d'un montant inconnu, n'a toutefois rien à voir avec une procédure pénale et le prince Andrew, qui a toujours nié «catégoriquement» ces allégations, n'est pas poursuivi pour crimes sexuels.

La décision pourrait tomber dès mardi

Le sort de cette action de Mme Giuffre pourrait se conclure mardi. A 10h locales (16h en Suisse) doit se tenir une audience en visio-conférence entre le juge fédéral de Manhattan, Lewis Kaplan, et les avocats des deux parties, pour savoir s'il convient d'écarter la plainte.

Le juge a d'ores et déjà rejeté le 31 décembre une autre demande en nullité formulée par Andrew d'York, au motif que Mme Giuffre ne pourrait pas agir en justice aux Etats-Unis car elle réside en Australie. Si tous les recours d'Andrew échouent, un procès civil pourrait se tenir «entre septembre et décembre» de cette année, avait laissé entendre à l'automne le juge Kaplan.

Pour sa part, l'ex-mondaine britannique Ghislaine Maxwell, compagne et complice de Jeffrey Epstein pendant près de 30 ans, a été reconnue coupable le 29 décembre à New York de trafic sexuel de mineures au profit du financier.

Virginia Giuffre, qui n'était pas partie au procès Maxwell, s'est félicitée de ce jugement et a dit espérer que d'autres «rendent des comptes».

(AFP)

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