Vingt logements appartenant à des complotistes d'extrême droite présumés – suspectés d'avoir chercher à «destabiliser» les communications d'administrations d'Etat – ont été perquisitionnés jeudi, ont annoncé les autorités allemandes.
Ils sont accusés entre autres «d'avoir essayé de bloquer les voies de communication d'autorités publiques (...) en les contactant de façon ciblée et massive», a indiqué le parquet général de Munich dans un communiqué.
Les personnes visées sont soupçonnées d'appartenir à la mouvance des "Citoyens du Reich", qui réunit des groupes divers de théoriciens du complot qui ne reconnaissent pas la légitimité des institutions allemandes.
Les forces de l'ordre ont saisi des ordinateurs, laptops ou encore des téléphones portables.
Les perquisitions, menées dans huit régions, entrent dans le cadre d'une enquête entamée début 2021, quand la police a identifié plusieurs canaux de la plateforme Telegram véhiculant des "thèses et théories du complot typique des Citoyens du Reich", explique le parquet.
Déstabiliser la République
A partir d'août 2021, des appels à agir contre de "prétendues victimes de l'Etat" ont été lancés via ces canaux. Leurs administrateurs ont alors organisé "des prises de contact massives avec des autorités par téléphone et par e-mail".
L'objectif principal consistait à "déstabiliser la République fédérale allemande ainsi que ses institutions publiques et d'empêcher, ou au moins compliquer" leur bon fonctionnement, détaille le parquet.
Les salariés des autorités ciblées ont été submergés de thèses complotistes et ont aussi été "insultés et parfois menacés de mort".
Un homme de 58 ans, soupçonné de piloter un des canaux incriminés, avait été arrêté en novembre 2021. Il a été mis en accusation en avril 2022 pour "création d'une organisation criminelle et incitation à la haine".
En décembre 2022, le autorités avait démantelé un groupuscule armé de la même mouvance qui s'était fixé l'objectif de renverser les institutions démocratiques allemandes.
Parmi eux figuraient un prince, d'anciens soldats d'élite et une ex-députée d'extrême droite.
Les Citoyens du Reich ("Reichsbürger"), mouvement qui existe depuis les années 80, a pris de l'ampleur avec les restrictions sanitaires liées à la pandémie de Covid-19.
(ATS)