Coronavirus
Face à la flambée des cas, retour du couvre-feu à Barcelone

La Catalogne s'apprête à rétablir un couvre-feu dans la plupart des localités de cette région touristique d'Espagne, dont Barcelone, à partir de ce weekend et pour au moins une semaine. Elle ne parvient plus à contenir l'avancée de l'épidémie.
Publié: 16.07.2021 à 18:19 heures
La Catalogne impose à nouveau un couvre-feu en raison de la hausse des cas de coronavirus (archives).
Photo: Emilio Morenatti

La situation était devenue hors de contrôle depuis plusieurs semaines, le taux d'incidence sur les 14 derniers jours étant passé à 1'107 cas pour 100'000 habitants, selon les dernières données officielles publiées jeudi. Les autorités sanitaires expliquent cette explosion des cas par la progression fulgurante du variant Delta.

La justice, qui doit valider toute restriction aux libertés fondamentales, a donc donné son feu vert à la demande des autorités catalanes et acté, par une décision du Tribunal Supérieur de Justice de Catalogne, l'instauration d'un couvre-feu «entre 01h00 et 06h00 du matin jusqu'au 23 juillet dans les villes de plus de 5000 habitants, où l'incidence est supérieure à 400 cas pour 100'000 habitants sur les sept derniers jours».

Au total, ce sont rien moins que 161 municipalités qui sont concernées par cette mesure, selon la liste contenue dans le jugement. Le tribunal précise qu'il s'agit de «pratiquement la totalité des municipalités» de Catalogne et estime à «environ huit millions» le nombre de personnes affectées, soit la quasi-totalité de la population catalane. Il indique aussi que ce couvre-feu pourrait bien être prolongé au-delà du 23 juillet.

Une cinquième vague?

«Le couvre-feu est autorisé. C'est une mesure difficile, mais il faut arrêter les contagions, protéger les vies et le système de santé. Il prendra effet ce soir (vendredi soir). Ensemble, nous renverserons la courbe du Covid-19», a tweeté le président du gouvernement régional catalan, Pere Aragonés.

Plusieurs mois consécutifs de baisse des contagions avaient permis au gouvernement central espagnol de lever début mai l'état d'urgence dans tout le pays, et donc le couvre-feu. Mais la tendance est repartie à la hausse il y a quelques semaines, et tout particulièrement dans la très touristique Catalogne, véritable épicentre de ce que la presse espagnole qualifie déjà de cinquième vague du Covid-19.

Les jeunes non-vaccinés inquiètent

La situation est particulièrement alarmante chez les jeunes (20-29 ans), qui n'étaient pas éligibles à la vaccination jusqu'à il y a encore peu de temps. Une catégorie d'âge où le taux d'incidence a dépassé la semaine dernière le seuil des 3000 cas pour 100'000 habitants en Catalogne.

D'après les derniers chiffres officiels diffusés jeudi, 60,6% des quelque 47 millions d'Espagnols ont reçu au moins une dose, alors que que 48,4% sont déjà complètement vaccinés. Mais la proportion des vaccinés est très faible chez les moins de 30 ans.

Or, avec l'arrivée de l'été et des vacances, les fêtes étudiantes dans les bars, les discothèques et les appartements se multiplient, alors même que le port du masque n'est plus obligatoire en plein air depuis le 26 juin.

Flambée de cas partout en Espagne

Si la Catalogne est la région la plus touchée, aucune n'est épargnée, puisque l'incidence pour toute l'Espagne a dépassé jeudi les 500 cas pour 100'000 habitants sur 14 jours, soit un chiffre plus de cinq fois supérieur à ce qu'il était il y a trois semaines, ce qui donne une idée de la vitesse à laquelle se propage le virus. Plusieurs régions envisagent d'avoir à leur tour recours à des mesures similaires ou les ont déjà mises en place.

Dans la région voisine de Valence, au sud, la justice a autorisé lundi l'instauration d'un couvre-feu entre 01h00 et 06h00 dans 32 villes, dont Valence, et la limitation des réunions à dix personnes dans toute la région. La Navarre envisage de présenter la même demande lundi au Tribunal supérieur de Justice de cette région du nord du pays.

L'impact de cette nouvelle vague de contagions reste pour l'instant limité en ce qui concerne le nombre de malades hospitalisés, qui ne s'accroît que «lentement», et la mortalité, qui n'augmente pas grâce à l'avancée de la campagne de vaccination, affirmait cette semaine l'épidémiologiste en chef du ministère de la Santé, Fernando Simón.

(ATS)

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