A Zurich, quelque 200 chauffeurs Uber ont manifesté lundi contre leurs conditions de travail, réclamant au canton d'agir comme à Genève. Sous pression d'un nouveau concurrent, ils dénoncent un effondrement de leurs revenus.
Sur le parking de l'Albisgütli, non loin de l'Office cantonal zurichois de la circulation routière, des chauffeurs Uber se sont rassemblés dès 8 heures lundi matin avec leurs véhicules. Sur de nombreuses Mercedes et Toyota Prius, des «feux» de taxis étaient installés.
Adaptations légales demandées
L'action de protestation était organisée par les chauffeurs eux-mêmes, avec le soutien du syndicat Syna. Au cours de la journée, de nombreux autres chauffeurs ont mené leur grève «en ligne» et n'ont pas pris de courses afin d'envoyer un signal. «Nous ne savons pas combien de chauffeurs étaient réellement hors ligne. En tout cas, Uber a dû revoir ses tarifs à la hausse en raison du manque de chauffeurs aujourd'hui», a indiqué à Keystone-ATS Daniel Zoricic, du syndicat Syna.
Le syndicaliste espère en appeler au parlement cantonal zurichois pour amener comme à Genève des adaptations au niveau de la loi. Et obtenir de la multinationale californienne qu'elle s'acquitte de ses obligations d'employeur. Daniel Zoricic rappelle qu'à l'échelle nationale, Uber ne reconnaît toujours pas le statut d'employé pour ses chauffeurs. Le canton de Genève a forcé l'entreprise à respecter la loi sur la location de services (LSE), une position que le Tribunal fédéral a confirmée par la suite.
Un nouveau concurrent
La grève des chauffeurs Uber zurichois a aussi pour toile de fond l'arrivée d'un nouveau concurrent sur les bords de la Limmat. Depuis 2024, l'entreprise estonienne Bolt a lancé sa propre plateforme qui permet de réserver des chauffeurs.
Ces derniers ne sont pas employés par l'entreprise: Bolt fait office d'intermédiaire entre les chauffeurs et les passagers. Conformément à la législation en vigueur à Zurich, seuls les chauffeurs de taxi et de limousine titulaires d'une licence sont admis.
L'arrivée de ce rival a tiré les prix à la baisse. Selon les protestataires, Uber a suivi le mouvement, tout en affirmant officiellement que les chauffeurs peuvent fixer eux-mêmes les prix. L'un d'entre eux évoque des revenus en recul de 60% au cours des trois dernières années.