Passer son permis de conduire aura-t-il encore un sens dans quelques années? Waymo a publié les statistiques des accidents de la route de ses robotaxis, et les résultats sont impressionnants. La filiale du groupe américain Alphabet, auquel appartient également Google, a mis en circulation quelque 2000 robotaxis, principalement à Los Angeles et San Francisco.
Selon les chiffres de Waymo, ces véhicules sont beaucoup plus sûrs que les voitures conduites par des êtres humains. C'est du moins ce qui ressort d'une comparaison statistique prenant en compte le nombre d'accidents par kilomètres parcourus.
Le nombre d'accidents graves serait inférieur de 91% chez les robotaxis. Ceux qui entraînent des blessures légères diminuerait de 80%. Dans la grande majorité des cas, ce sont les autres usagers de la route qui sont responsables des collisions dont sont victimes les voitures autonomes de Waymo.
Bénéfique pour les piétons et les cyclistes
Les robotaxis font également plus attention aux autres usagers de la route. Selon cette étude, le nombre de piétons blessés dans des accidents diminue de 92% avec les robotaxis. Même résultat pour les motocyclistes, tandis que le nombre de cyclistes touchés baisse, lui, de 78%.
Le fait que les robotaxis provoquent moins d'accidents est guère surprenant. Ceux-ci sont généralement causés par les erreurs commises par les conducteurs. Un moment d'inattention dans un virage, un clignotant oublié, une conduite sous l'emprise de l'alcool ou un coup d'œil sur le téléphone portable et c'est le drame. À une vitesse de 50 km/h, une voiture parcourt près de 30 mètres en deux secondes.
Malgré tout, les chiffres de Waymo sont à prendre avec précaution. Les robotaxis sont nouveaux et ne circulent que sur certains tronçons d'essai. Par exemple, ils ne parcourent que quelques kilomètres d'autoroute. Mais la technologie ne cesse d'évoluer et il semble que ce ne soit qu'une question de temps avant que les voitures autonomes ne se généralisent.
Moins de morts à l'avenir?
En Suisse, 250 personnes ont trouvé la mort dans des accidents de la route en 2024. 3792 autres ont été grièvement blessées. A l'avenir, les voitures autonomes pourraient donc sauver des centaines de vies et éviter des milliers de blessures graves. A condition que cette technologie tienne ses promesses si elle est utilisée à grande échelle.
Au cours des dix dernières années, la Suisse a régulièrement mené des essais concernant les véhicules autonomes. A Sion, par exemple, deux minibus autonomes ont été utilisés entre 2016 et 2019. D'autres cantons, comme Genève, mènent régulièrement des essais depuis plusieurs années. Cependant, notre pays a pris du retard dans ce domaine qui pourrait être révolutionnaire.
Nouveau test l'année prochaine
Une modification de la législation fédérale devrait changer la donne. Dès le 1er mars, les véhicules sans conducteur seront autorisés sur certains itinéraires approuvés par les autorités. Au cours du premier semestre de l'année prochaine, des tests de véhicules sans conducteur seront menés dans différents cantons, comme à Zurich ou en Argovie.
En août dernier, l'entreprise chinoise Baidu a annoncé son intention de mettre en circulation des véhicules sans chauffeur en Suisse. L'accent serait mis sur les régions périphériques. Aucune date de lancement n'a été mentionnée pour ce projet. Car la mise en place d'une offre de ce style dans un nouveau pays représente un défi considérable: les véhicules autonomes doivent en effet apprendre à reconnaître les marquages, les glissières de sécurité et les panneaux de signalisation spécifiques à chaque pays. Mais la sécurité routière doit être une priorité