La débâcle du F-35 gangrène toute la Berne fédérale. Le prix fixe de six milliards de francs promis lors de la campagne de votation n'est plus valable. Les Américains demandent entre 650 millions et 1,35 milliard de dollars de plus.
«Tout cela est une défaillance grave de l'etat», a vivement critiqué le conseiller aux Etats PLR Josef Dittli. Selon lui, le Contrôle fédéral des finances (CDF) a indiqué qu'il n'y avait «aucune certitude juridique pour un prix fixe» et le Conseil fédéral a posé les mauvaises questions aux instances américaines.
C'est le ministre de la Défense Martin Pfister qui a dû annoncer la mauvaise nouvelle. Mercredi, il a expliqué devant les médias pourquoi le prix fixe n'était finalement pas valable. Les Etats-Unis l'ont qualifié de «malentendu». Il doit maintenant négocier avec les Américain.
Amherd ne prend que brièvement position
La responsable de toute cette histoire? La prédécesseure de Martin Pfister: Viola Amherd. Elle n'aurait apparemment pas tenu compte des avertissements du Contrôle des finances selon lesquels il n'y avait «aucune sécurité juridique pour un prix fixe».
Au lieu de cela, elle s'est appuyée sur d'autres experts qui avaient examiné les contrats. Bémol: c'est justement grâce à la promesse d'un prix fixe qu'elle a réussi à faire passer l'achat du F-35 devant le peuple – de justesse, avec 50,1%.
Viola Amherd a pris position sur la critique dans les pages du «Tages-Anzeiger». Elle écrit que si c'était à refaire, elle achèterait à nouveau cet avion américain. Elle n'a pas répondu aux autres questions. Au lieu de cela, elle a renvoyé aux déclarations de son successeur et du chef de l'armement, Urs Loher.
Toutefois, l'ancienne ministre de la Défense ne pourra guère éviter de s'exprimer plus concrètement tôt ou tard. Peut-être déjà samedi, lors de l'assemblée des délégués du Centre à Berne. C'est d'ailleurs ce jour-là que son parti prendra officiellement congé d'elle.