Blick s’est penché sur la Statistique policière de la criminalité (SPC) de l’Office fédéral de la statistique (OFS) pour les différentes communes suisses en 2024. Le résultat surprend: en tête des sept communes les plus dangereuses, on ne trouve pas une métropole comme Zurich ou Genève.
La comparaison repose sur l’indice de fréquence: le nombre de délits enregistrés par la police, calculé pour 1000 habitants. L’OFS précise que cet indice peut être faussé dans les petites communes, notamment lorsqu’un cas implique de nombreuses victimes. Il faut aussi tenir compte de la population pendulaire, surtout dans les grandes villes.
Soleure
En 2024, la ville de Soleure a enregistré environ 270 délits pour 1000 habitants, faisant d’elle la commune la plus dangereuse de Suisse. Par rapport à 2023, les délits ont augmenté de 18%. La police cantonale de Soleure explique que la commune de près de 17'000 habitants est également un district à part entière et attire de nombreux pendulaires et visiteurs, ce qui influence les statistiques.
«A Soleure, l’augmentation des délits ou les activités de certains délinquants ont un impact statistique beaucoup plus important», précise la police. En 2023, un Suisse avait été dénoncé pour environ 360 délits dans la région de Soleure, et en 2024, plus de 175 délits ont été attribués à une seule personne. Les délits concernent surtout le patrimoine, comme les cambriolages, les vols à l’étalage et les vols de vélos. Les délits violents, en revanche, ont diminué dans le canton.
Interlaken (Berne)
La commune d’Interlaken, qui compte 6000 habitants, est pittoresquement située entre le lac de Thoune et le lac de Brienz. Elle attire chaque année de nombreux touristes. Selon la SPC, 211 délits pour 1000 habitants ont été enregistrés en 2024, soit une augmentation de 40% par rapport à 2023.
Début juillet, trois personnes ont été blessées lors d’une altercation dans le centre-ville, impliquant une arme blanche et une pierre. En juillet également, un accident mortel sur la piste de luge de la Heimwehfluh a choqué Interlaken et toute la Suisse.
Berne
En troisième position des communes les plus dangereuses, on trouve la capitale fédérale, Berne. Avec près de 138'000 habitants, la ville a enregistré environ 176 délits pour 1000 habitants.
En juillet, un scandale à l’Hôpital de l'île a fait grand bruit: une cheffe de clinique avait accusé le directeur de «viols répétés et harcèlement sexuel grossier». L’hôpital l'a par ailleurs licenciée pour violation des devoirs de loyauté et de diligence.
Bâle
La grande ville de Bâle, avec 176'300 habitants, voit son taux de criminalité influencé par la présence de nombreux pendulaires dans la région des trois frontières: 163 délits pour 1000 habitants en 2024.
Par rapport aux cantons, Bâle-Ville se place nettement en tête avec environ 155 délits pour 1000 habitants, devant Genève (99) et Soleure (80).
Olten (Soleure)
Olten, dans le canton de Soleure, compte un peu plus de 18'700 habitants et a enregistré 151 délits pour 1000 habitants. En novembre 2024, le tribunal de district d’Olten a jugé Kevin D.*, 40 ans. Il est accusé d’agressions sexuelles et physiques sur sept personnes, dont une adolescente de 14 ans poignardée six fois. Il a été condamné à une mesure thérapeutique en raison de son irresponsabilité.
Egerkingen (Soleure)
Egerkingen, paisible commune de 4300 habitants, a enregistré environ 149 délits pour 1000 habitants en 2024. La majorité concernait des vols à l’étalage dans le centre commercial Gäupark. En juin, un triple homicide à Egerkingen et Hägensdorf a secoué la Suisse: Leo M.*, 41 ans, a tué son ex-compagne et ses parents, ouvrant une enquête pour homicide volontaire multiple.
Bienne (Berne)
Bienne, avec 56'000 habitants, a un taux de criminalité de 141 délits pour 1000 habitants, soit une augmentation de 15% par rapport à 2023. En janvier, un homicide a été découvert à la Güterstrasse: une femme de 31 ans, disparue depuis plusieurs jours, a été retrouvée sans vie dans son appartement.
*Noms modifiés