Une taxe de 10'000 francs!
Un PLR veut faire payer les entreprises qui engagent des étrangers

Le conseiller national PLR Simon Michel veut introduire une taxe s'appliquant aux entreprises qui engagent des travailleurs étrangers. Il espère que cette mesure contrecarre l'initiative de l'UDC sur l'immigration, qui veut limiter drastiquement les accords bilatéraux.
Publié: 30.11.2024 à 18:05 heures
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Dernière mise à jour: 30.11.2024 à 18:06 heures
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Les entreprises devraient payer une taxe pour la main-d'œuvre étrangère, propose le conseiller national PLR Simon Michel. Il souhaite ainsi contrecarrer l'initiative de l'UDC sur l'immigration.
Photo: Keystone
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Céline Zahno

Avec son initiative sur l'immigration, l'UDC veut éviter une Suisse à 10 millions d'habitants. Pour cela, le parti veut potentiellement stopper la libre circulation des personnes décidée avec l'UE, et donc rompre les accords bilatéraux.

Le Conseil fédéral ne prévoit pas de contre-projet, mais seulement des «mesures d'accompagnement». Le ministre socialiste de la Justice Beat Jans a récemment présenté au gouvernement plusieurs propositions pour combattre l'initiative de l'UDC. Celles-ci ont toutefois été mises en pièces par ses collègues du Conseil fédéral.

10'000 francs à payer pour engager des étrangers

Le partisan de l'UE et conseiller national PLR Simon Michel est lui aussi très critique face aux idées de Beat Jans. «Ces mesures nous impacteraient négativement», a-t-il déclaré cette semaine lors de la rencontre annuelle «Lucerne Dialogue», comme le rapporte CH Media.

Comme le sujet inquiète la population suisse, il faut bien un contre-projet efficace pour couper l'herbe sous le pied de l'initiative de l'UDC. Simon Michel propose alors une «contribution de solidarité»: les entreprises suisses qui engagent des travailleurs de l'UE devraient payer 10'000 francs à la Confédération.

Cette taxe ne serait prélevée que si l'immigration en Suisse est durablement élevée et ne s'appliquerait qu'aux entreprises qui emploient plus de 250 personnes. Les secteurs de la restauration et de l'hôtellerie seraient épargnés.

Comme deuxième mesure, Simon Michel prévoit un plan qui serait activé que si le flux migratoire vers la Suisse devient clairement plus élevé que la moyenne des pays de l'UE. Le Conseil fédéral pourrait alors décréter une limitation de l'immigration. Cette mesure a été élaborée par l'ancien diplomate de haut rang Michael Ambühl.

Appui du Centre

L'UE se montre justement flexible en matière d'immigration: lors de la rencontre à Berne avec le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis, le vice-président de l'UE Maros Sefcovic a fait cette semaine une concession sur la clause de sauvegarde – qui permet à la Suisse de prendre des mesures de protection si les conséquences négatives de l'immigration deviennent trop importantes.

Mais selon Simon Michel, cela ne suffit pas. La clause de sauvegarde est trop générale et ne propose pas de mesures claires.

Le Centre avait pourtant fait une proposition similaire auparavant. «Avec sa proposition, le conseiller national Simon Michel reprend la demande du président du Centre Gerhard Pfister d'une clause de sauvegarde unilatérale», explique Philipp Bregy. Gerhard Pfister avait en effet demandé sa mise en place l'été dernier.

Les Vert-e-s refusent

La question de savoir si le PS contribuerait lui aussi au plan de Simon Michel pour contrecarrer l'initiative de l'UDC reste ouverte. Selon CH Media, ils souhaitaient examiner le plan de manière approfondie avant de donner leur avis.

Jürg Grossen, président des Verts libéraux, veut attendre le résultat des négociations avec l'UE avant de réfléchir à des mesures supplémentaires pour limiter l'immigration.

Un refus clair est en revanche exprimé du côté des Vert-e-s. «Le PLR a complètement perdu le nord», a déclaré la présidente du parti Lisa Mazzone à CH Media. Elle estime pouvoir gagner contre «l'isolement que veut imposer l'UDC» si la mobilisation est faite correctement.

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