Quand elle entend la sonnette de la porte d'entrée, Noemi W.* panique à présent. Elle n’ouvre plus la porte que lorsqu’elle est sûre d’attendre des visiteurs. En effet, mardi dernier, cette résidente de Bürglen en Thurgovie a été agressée chez elle. Trois jeunes Roumains sont entrés dans son logement au cours d’une escroquerie éhontée et ont volé plus de 300 francs en espèces dans son sac à main. «Depuis, je ne me sens plus en sécurité chez moi», se désole-t-elle.
Nous sommes mardi, peu avant midi, lorsque la sonnette résonne chez Noemi W.. Elle n’ouvre pas la porte principale, mais celle de derrière, où se trouve son bureau. Puis, lorsqu’elle appelle en direction de l’entrée de devant, un jeune homme s’approche. Il lui remet alors un petit bout de papier avec quelques mots orthographiés d’une manière douteuse: «Bonjour. J’ai une question. J’ai besoin de travailler. Aidez-moi, s’il vous plaît. Un peu d’argent pour manger.» Noemi W. décrit son impression: «Le jeune homme avait l’air honnête et semblait chercher de l’aide.»
La porte n’était pas verrouillée
Elle a elle-même deux enfants de l’âge de l’adolescent. «Mon instinct de solidarité a prévalu à ce moment-là», raconte Noemi W. Toutefois elle ne veut pas donner d’argent à l’homme. Au lieu de cela, elle lui demande son passeport, et lorsqu’il le lui remet, Noemi W. cherche l’adresse du consulat roumain sur son ordinateur.
Ce qu’elle ignore à ce moment-là, c’est son compagnon de vie, qui a quitté la maison dix minutes plus tôt, a oublié de verrouiller la porte de l’entrée principale. C’est ce qui fera sa perte. Alors qu’elle est distraite, deux autres Roumains entrent dans la maison et fouillent son sac à main à la recherche d’argent.
Noemi W. ne se rend compte qu’elle a été cambriolée qu’après le départ des jeunes hommes. «Je suis allée chercher mon sac à main car je voulais me rendre à un rendez-vous et j’ai retrouvé son contenu éparpillé et mon portefeuille vide à côté de l’entrée», raconte-t-elle. Les voleurs lui ont dérobé plus de 300 francs.
«L’enquête n’aboutira probablement pas»
Noemi W. signale immédiatement le vol à la police. Des agents viennent chez elle et l’interrogent sur ce qui s’est déroulé. La cinquantenaire parle aux policiers pendant près d’une heure. Puis, les techniciens de la police scientifique passent une autre heure avec elle à chercher des empreintes de pas. Ils prennent également le portefeuille de Noemi W. pour une analyse ADN. Grâce à sa description exacte des auteurs, les trois Roumains ont pu être arrêtés peu de temps après.
Malgré le travail efficace de la police, pour lequel Noemi W. est incroyablement reconnaissante, elle se désole: «L’enquête n’aboutira probablement à rien.» Le plus âgé des trois hommes a avoué être entré illégalement dans la maison, sans avouer le vol. Seuls des résultats clairs lors de l’analyse ADN permettraient de condamner les auteurs. L’analyse prend 14 jours. «D’ici là, les voleurs seront partis depuis longtemps», avance-t-elle.
En effet, si après 24 heures les preuves contre eux ne sont pas suffisantes, les hommes doivent être relâchés. «Je suis déçue de voir que nous gaspillons l’argent des contribuables pour un travail d’enquête alors que les auteurs se seront échappés depuis longtemps lorsque nous aurons les résultats de l’analyse.»
* Le nom est connu de la rédaction