Un quartier d'Aproz (VS) perturbé par un étrange phénomène
Il dort dans sa voiture pour échapper à un bourdonnement dans son quartier

Depuis quatre ans, Jean-Michel Baeriswyl ne dort plus chez lui, mais dans sa voiture. La raison? D'étranges nuisances sonores qui tourmentent tout un quartier d'Aproz, dans le Valais. Les autorités ne parviennent pas à en trouver l'originie.
Publié: 07.09.2023 à 15:42 heures
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La nature est importante pour Jean-Michel Baeriswyl: c'est le seul endroit où il trouve un peu de répit.
Photo: Martin Meul
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Martin Meul

Il se passe quelque chose d’étrange dans un quartier d’Aproz (VS): plusieurs habitants souffrent de maux de tête inexpliqués, entendent un bourdonnement ou ressentent une sorte de malaise. Selon le «Matin Dimanche», ces mystérieuses nuisances sonores affectent le voisinage depuis plusieurs années.

La nature de ces nuisances sonores? Des infrasons, supposés être à une fréquence inaudible pour l’homme. Le phénomène a été mesuré par des experts externes et des spécialistes du canton, mais reste en deçà des normes. Sa cause? Inconnue. C’est bien là que réside le mystère: les ondes pourraient provenir d’une pompe à chaleur, d’un ventilateur ou d’un transformateur électrique, par exemple. Mais aucune hypothèse n’a pu être confirmée. Et pour les habitants, c’est la souffrance qui continue.

Chaque soir, il dort dans sa voiture

Depuis, le canton du Valais a arrêté de chercher la source de ce phénomène. Mais pour les personnes concernées, l’affaire est loin d’être terminée. «Le Matin Dimanche» rapporte le cas d’une femme qui a déménagé pour «échapper aux nuisances sonores» et dont les symptômes ont subitement disparu.

Elle n’est pas la seule à se tourner vers des solutions drastiques pour échapper au bourdonnement: Jean-Michel Baeriswyl quitte lui aussi sa maison. Mais pas pour toujours, seulement… chaque jour.

Le Valaisan de 59 ans se tient devant sa villa de sept pièces: «J’aime cette maison, mais depuis quatre ans, je ne peux tout simplement pas y rester plus de quelques heures», raconte-t-il à Blick. Il souffre d’acouphènes depuis longtemps. Sa vie a été bouleversée avec l’apparition des nuisances sonores.

«Je ne peux plus travailler, je ne peux plus dormir, c’est incroyablement frustrant.» Pour pouvoir se ressourcer un peu la nuit, l’ancien fonctionnaire a décidé il y a quatre ans de prendre sa voiture chaque soir pour aller dormir dans la nature. Toute l’année et par tous les temps.

«C’est toujours mieux que d’être chez soi»

Il a trouvé des endroits isolés, à quelques minutes en voiture d’Aproz. «Je ne veux pas avoir de problèmes avec la police», explique Jean-Michel Baeriswyl. Après avoir éteint le moteur, il rabat la banquette arrière de sa voiture, et déroule un matelas. Un oreiller et une couverture complètent son attirail. «Bien sûr, ce n’est pas la façon la plus confortable de passer la nuit, mais c’est faisable et c’est toujours mieux que d’être harcelé par des infrasons chez soi.»

Auparavant, Jean-Michel Baeriswsyl montait encore une tente. «Dormir dans une voiture présente toutefois l’avantage que le camp est plus rapidement prêt», glisse-t-il. Pendant la nuit, il est seul dans la nature, mais n’a pas peur. «Ma tranquillité a été interrompue une seule fois, lorsque la foudre est tombée à quelques mètres de moi.»

Jean-Michel Baeriswsyl compte aussi déménager

Il est conscient qu’il ne pourra pas continuer à dormir éternellement dans sa voiture. Comme les autorités ont abandonné la recherche de la cause de ces nuisances sonores, il ne voit pas d’autre solution: il devra déménager à moyen terme. «Je ne veux pas vraiment partir, mais je n’ai pas d’autre choix», se désole-t-il.

Jusqu’à ce qu’il trouve un nouveau logement qui lui convienne, Jean-Michel Baeriswsyl continuera à dormir dans sa voiture. «Je vis comme un voyageur, je n’ai simplement pas le véhicule approprié», résume-t-il, toujours pragmatique.

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