Un frontalier allemand dévoile ses dépenses
Malgré 10'000 francs de salaire, il se plaint de ne pas pouvoir épargner assez

Malgré un revenu plus que suffisant, un informaticien frontalier originaire d'Allemagne dit n'avoir tout juste de quoi vivre. L'employé a décidé de dévoiler ses dépenses pour montrer l'ampleur des coûts qu'il doit couvrir.
Publié: 25.03.2024 à 20:05 heures
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Dernière mise à jour: 27.03.2024 à 08:23 heures
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En Allemagne, un développeur de logiciels comme Arno gagne en moyenne environ 58'200 euros bruts par an. (Image symbolique)
Photo: Shutterstock
Sandra Meier

10'200 francs suisses: c'est le salaire de cet informaticien allemand, frontalier en Suisse. Arno M.* a 37 ans. Il travaille pour un groupe d'assurance suisse. Chaque jour, il fait le trajet depuis l'Allemagne. 

Mais malgré les bons salaires et les conditions de vie plus avantageuses de la Suisse, il ne lui reste presque rien à épargner à la fin du mois – comparé à ce qu'il reçoit. «Je pourrais passer un mois sans revenu, mais un deuxième serait critique», estime-t-il. Pour le prouver, l'informaticien a décidé de dévoiler ses dépenses, publiées par le journal «Der Spiegel».

Après les déductions telles que l'assurance chômage ou sa retraite, il lui reste 8600 euros. Arno M. estime devoir mettre de côté environ 230 euros pour son assurance maladie. La plus grosse part est consacrée aux impôts en Allemagne. Au total, Arno arrive à mettre 3300 euros par mois de côté sur un compte séparé.

Mais selon l'employé, ce montant est généreusement arrondi: par le passé, le fisc a souvent exigé de lourds arriérés dans des délais de paiement très stricts. Il préfère calculer trop que pas assez, d'autant plus que le taux de change fait varier les montants.

Préférer le régional et le bio à la «camelote discount»

Sa femme travaille dans le secteur public et gagne environ 2900 euros en Allemagne. Il doit donc assumer seul la plus grande partie des coûts. Le crédit pour l'appartement en propriété du couple dans le sud de l'Allemagne, par exemple, s'élève à près de 1600 euros par mois.

Les charges, le leasing de la voiture et l'assurance du chat s'élèvent à environ 580 euros. Arno partage cette somme à parts égales avec sa femme. L'Allemand dépense environ 500 euros pour l'alimentation. Suite à l'inflation, les époux ont dû adapter leur comportement d'achat, mais le couple ne veut pas renoncer au «luxe» d'acheter local et bio. C'est une «connerie» de consommer de la «camelote discount» avec un salaire comme le sien, estime l'informaticien de profession.

Il ne reste parfois que 500 euros à la fin du mois

Une fois tous les frais fixes déduits, il reste à Arno environ 2500 euros – pour autant que d'autres dépenses ne s'ajoutent pas à son budget de base: «Je suis content quand il en reste 500 euros à la fin du mois.» Il faut aussi prendre en compte les achats ou commandes Amazon qui s'accumulent.

En fin de compte, Arno ne peut pas dire qu'il meurt de faim. Son «dernier gros achat plaisir»? Un fauteuil design à 3400 euros – en solde. Il s'offre également des voyages de courte durée avec sa femme, ce qui peut «coûter 1000 euros dans le haut de gamme». Entre-temps, le couple s'est également habitué à un certain niveau de vie, avoue Arno. En Allemagne, un développeur de logiciels comme Arno gagne en moyenne environ 58'200 euros bruts par an, selon «Focus». C'est peu moins de la moitié du revenu d'Arno en Suisse...

*Le nom a été changé

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