La Suisse n'a pas besoin d'inscrire dans la loi l'interdiction d'importer de la viande de volaille traitée chimiquement, selon le Conseil fédéral. Estimant que le droit actuel suffit, il rejette deux motions socialistes identiques, qui visent notamment le «poulet au chlore».
Soutenue par une quinzaine d'élus de gauche, le conseiller national David Roth (PS/LU) et la conseillère aux Etats Mathilde Crevoisier Crelier (PS/JU) souhaitent interdire explicitement et durablement dans la loi l'importation en Suisse de viande et de produits de volaille traités chimiquement, notamment au chlore. Une interdiction en ce sens figure déjà dans une ordonnance.
Mais le Conseil fédéral pourrait lever à tout moment cette interdiction par une simple modification d'ordonnance, déplorent les motionnaires. Et de trouver «très préoccupant» que le Conseil fédéral envisage des assouplissements dans le cadre des négociations douanières en cours avec les Etats-Unis, sans disposer d'un mandat de négociation soumis aux commissions de politique extérieure du Parlement.
Un objectif déjà atteint
La sécurité alimentaire doit être assurée tout au long de la chaîne de production, selon les deux socialistes. De plus, le maintien de l'interdiction d'importation garantirait la crédibilité des autorités suisses en matière de protection des consommatrices et consommateurs ainsi que l'indépendance de la politique commerciale helvétique. Et d'ajouter que l'importation des produits concernés saperait les normes exigeantes de l'agriculture suisse.
Dans sa réponse publiée mercredi, le Conseil fédéral souligne que l'objectif des motions est déjà atteint, sans faire mention des négociations avec les Etats-Unis. Il dit veiller à ce que la réglementation suisse reste compatible avec celle de l'UE, rappelant notamment le nouvel accord sur la sécurité alimentaire négocié.