Que se passe-t-il entre la Suisse et les Etats-Unis? Début septembre, le ministre de l’Economie Guy Parmelin s’est rendu à Washington pour déposer une deuxième offre. L'objectif du Conseil fédéral était simple: négocier à la baisse les taxes douanières de 39% imposé par Donald Trump. Depuis, silence radio des deux côtés de l’Atlantique. Mais les premiers détails du bras de fer douanier commencent à filtrer.
Selon des informations de l’agence Reuters, plusieurs groupes suisses auraient promis aux Etats-Unis des investissements de plusieurs milliards de dollars. L’investisseur zougois Partners Group et le négociant en matières premières genevois Mercuria figurent parmi eux.
Ensemble, ils envisageraient d’injecter plus de 6 milliards de dollars dans le secteur énergétique américain. Ces engagements font partie de l’offre que Guy Parmelin a élaborée avec le secteur privé pour tenter d’apaiser Washington.
Que dit le Seco?
D’après Reuters, Partners Group prévoit de doubler la capacité d’un réseau de gazoducs exploité par la société Esentia entre les Etats-Unis et le Mexique. De son côté, Mercuria miserait sur la production d’électricité, le stockage de CO2 et l’extraction pétrolière.
Aucun de ces projets n’a encore été confirmé officiellement. Ni Mercuria ni Partners Group n’ont souhaité commenter les informations de l’agence. Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) a indiqué à la «NZZ» que l’offre suisse avait été «optimisée» ces dernières semaines afin de parvenir rapidement à un accord. Le Conseil fédéral communiquera à ce sujet «en temps voulu».
La Suisse taclée
Ces dernières semaines, le secrétaire américain au Commerce, Howard Lutnick, s’est à plusieurs reprises illustré dans ce conflit douanier. Ses déclarations dans les médias américains ont relancé les tensions entre Washington et Berne.
Lors d’une interview sur la chaîne américaine News Nation, il s’est même moqué de la Suisse et de sa présidente Karin Keller-Sutter: «La présidente de la Suisse a insisté pour obtenir le même accord que la Grande-Bretagne. Elle répétait sans cesse: nous sommes un petit pays, nous voulons l’accord qu’a obtenu la Grande-Bretagne.»