En nette hausse depuis 2022
Le salaire médian suisse a bondi, mais la réalité est bien moins éclatante

En 2022, le salaire médian dans notre pays s'élevait à 6788 francs. La nouvelle enquête sur la structure des salaires 2024 fait état d'une nette augmentation en deux ans. Insuffisant toutefois pour ratrapper l'inflation...
Publié: 10:05 heures
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Dernière mise à jour: il y a 59 minutes
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Combien de salaires finissent dans le porte-monnaie ? L'enquête sur la structure des salaires 2024 fournit de nouveaux chiffres.
Photo: CHRISTIAN BEUTLER
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Luisa Gambaro et Ruedi Studer

La flambée de l'inflation ces dernières années a été considérable. Depuis 2020, les prix ont augmenté de plus de 7%. Les salaires suivent-ils le même rythme? Les hausses salariales obtenues jusqu'à présent sont-elles suffisantes pour compenser la perte de pouvoir d'achat? Avec sa nouvelle enquête sur la structure des salaires 2024, l'Office fédéral de la statistique (OFS) s'est penché sur la question et a présenté ses résultats mardi matin en conférence de presse.

Parmi les participants à la conférence de presse se trouvaient Georges-Simon Ulrich, directeur de l'OFS, Didier Froidevaux, chef de section Salaires et conditions de travail à l'OFS, Roland A. Müller, directeur des employeurs, Daniel Lampart, économiste en chef de l'USS et Jérôme Cosandey, chef de la Direction du travail au Secrétariat d'Etat à l'économie.

«Les salaires jouent un rôle important dans notre société», affirme Georges-Simon Ulrich, directeur de l'OFS. «Pourtant, nous déclarons rarement notre propre salaire en public. C’est pourquoi nous sommes d’autant plus reconnaissants envers les 34'000 entreprises qui ont communiqué leurs données salariales. Ces données couvrent les salaires d’environ 2,9 millions de salariés et fournissent des chiffres fiables.»

Nouveau salaire médian à 7024 francs

D'après l'OFS, le nouveau salaire médian par mois en 2024 était de 7024 francs suisses pour un poste un temps plein. En d'autres termes, la moitié de la population suisse gagne plus, et l'autre moitié gagne moins que cette somme. Ce nouveau salaire médian représente une hausse de 236 francs par rapport à celui calculé en 2022 (+3,5%). Malgré tout, il est peu probable que cette hausse compense l'augmentation de l'inflation de ces dernières années. 

Les 10% des salariés les moins bien rémunérés gagnaient moins de 4635 francs par mois, tandis que les 10% les mieux payés recevaient un salaire supérieur à 12'526 francs. Parmi les personnes aux revenus les plus élevés, les salaires ont augmenté de 16,8% entre 2008 et 2024. Pour les personnes aux revenus les plus faibles, la hausse a été de 18,1%. La croissance salariale la plus faible a été enregistrée au sein de la classe moyenne, à 15,4%. «Les écarts entre le haut et le bas de la pyramide salariale dans l'ensemble de l'économie sont restés globalement stables.»

Grandes disparités selon les secteurs

Selon les représentants du secteur économique, des différences salariales importantes ont été observées en 2024. Les salaires dans les secteurs à forte valeur ajoutée tels que la recherche et le développement (9139 CHF), l'industrie pharmaceutique (10'159 CHF), le secteur bancaire (10'723 CHF) et l'industrie du tabac (14'304 CHF) étaient considérablement supérieurs au salaire médian.

Au milieu de la pyramide salariale, on se trouvent des branches industrielles comme que la production et le traitement des métaux (6279 CHF), la construction (6616 CHF), l'aviation (7134 CHF), le commerce de gros (7478 CHF) et l'industrie mécanique (7632 CHF). Au bas de la pyramide se trouvaient le commerce de détail (5214 CHF), l'hébergement (4715 CHF), la restauration (4744 CHF) et les services à la personne (4496 CHF).

L'écart salarial entre les sexes est de 8,4%

Selon Didier Froidevaux, l’écart salarial entre les sexes se réduit progressivement. En 2024, il était à 8,4 %, contre 9,5% en 2022 et 11,5% en 2018. «L’écart salarial entre les sexes s’explique en partie par les caractéristiques individuelles (niveau d’études, âge, etc.) ou liées au poste occupé (niveau de responsabilité et secteur d’activité)», indique l’OFS. «Ces différences salariales reflètent les différents niveaux d’intégration professionnelle des femmes et des hommes sur le marché du travail.»

Même si les écarts de rémunération entre les sexes diminuent régulièrement, ils sont plus marqués aux postes élevés dans la hiérarchie. Par exemple, en 2024, les femmes occupant des postes à hautes responsabilités gagnaient 10'077 francs suisses bruts par mois, tandis que les hommes au même niveau percevaient 11'715 francs suisses, soit une différence de 14%. 

A l'inverse, pour les emplois sans responsabilités de gestion, l'écart salarial était moins prononcé en 2024, avec 5,2% de différence au détriment des femmes. De manière générale, les femmes sont plus nombreuses que les hommes dans le secteur des bas salaires. A l'inverse, les hommes dominent le secteur des hauts salaires. 

L'enquête suisse sur la structure des salaires est menée tous les deux ans auprès des entreprises et administrations privées et publiques en Suisse. Elle permet de décrire régulièrement la structure des salaires dans toutes les branches des secteurs secondaire et tertiaire à l'aide de données représentatives.

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