Le salaire reste un sujet tabou en Suisse, selon un sondage mené par Blick et l’institut MIS Trend auprès de 1500 personnes actives en Suisse (898 Alémaniques et 602 Romands) entre le 10 et le 19 juin*. «Le gros blocage, c’est avec les collègues, souligne Mathias Humery, directeur associé chez MIS Trend. Entre salariés de la même organisation, 61% des sondés répondent qu’ils ne partagent pas, ou presque pas, cette information», note l’expert.
Dans le secteur privé en particulier, les classes salariales sont plus flexibles et moins transparentes que dans le secteur public, et il existe typiquement une part importante de négociation, ce qui peut créer des disparités parfois gênantes à gérer ou à expliquer, surtout entre collègues qui effectuent des tâches similaires.
«On n'en parle pas»
Avec les amis aussi, peu de sondés se disent à l’aise de parler concrètement de leur paie: 47%, soit près de la moitié, évitent le sujet. «En général, on ne ment pas sur son salaire, mais on n’en parle pas», résume Mathias Humery.
Lorsqu’il s’agit de s’ouvrir sur son salaire, on observe des attitudes très différentes selon le genre et selon l’âge. Les femmes parlent nettement plus volontiers de leur salaire que les hommes, que ce soit avec leurs amis, leurs proches, ou même avec leurs collègues. Les jeunes aussi (18-29 ans) se montrent plus loquaces sur leur paie, s’avérant deux fois plus prêts à aborder le sujet avec leurs collègues que les plus de 60 ans.
«Cela n’est pas surprenant, commente Mathias Humery. Les individus dont les salaires sont plus bas en général en parlent plus volontiers.» La crainte d’être envié se retrouve en effet concentrée chez les plus hauts salaires (10'000 francs et plus), qui sont de loin ceux qui en parlent le moins, sauf avec leurs partenaires.
Moins de tabou à gauche
Cette catégorie de hauts revenus coïncide en partie avec les individus dont les opinions penchent à droite sur l’échiquier politique. Ces derniers parleraient nettement moins de ce sujet avec leurs amis et collègues que les individus orientés à gauche. Le positionnement politique joue en effet sur l’importance accordée à la discrétion et au souci de la sphère privée, et sur la perception de l’égalitarisme. On le sait, le salaire peut être source d’envie. Les salaires qu’on envie sont d’abord ceux des collègues (41%), suivis de ceux des amis (38%).
Fait notable, les femmes sont plus nombreuses à envier les salaires de leurs collègues, de leurs amis, mais aussi de leurs partenaires, que les hommes, révèle le sondage. «L’envie face au salaire du partenaire s’explique par le fait qu’au sein de leur couple, les femmes sont complètement confrontées à la réalité des écarts de rémunération», explique Mathias Humery. Elles se retrouvent en effet en position de comparer directement les parcours, la facilité d’accéder à des postes, les augmentations ou les promotions.
Davantage de transparence
Enfin, notre sondage révèle que 55% des salarié(e)s seraient favorables à ce que les entreprises soient obligées de publier tous les salaires.
Chez les femmes, ce pourcentage monte à 63%, et il culmine à 69% dans la tranche des salariés de 3000-5000 francs, dont le volet 1 du sondage nous a révélé qu’ils expriment le niveau plus élevé d’insatisfaction. En revanche, chez les 10'000 francs et plus, seuls 31% seraient favorables à une divulgation de tous les salaires. Mieux, 75% nous répondent qu’ils seraient assez disposés, voir très disposés, à ce que leur salaire soit public au sein de leur entreprise. Un pourcentage qui atteint 82% chez les femmes.
«J’étais surpris de ce résultat, réagit Mathias Humery. Mais il est vrai que les moyens à bas salaires sont majoritaires, tandis que les hauts salaires, qui sont moins favorables à cette transparence, restent par définition une minorité dans l’échantillon. En bref, plus le salaire augmente, moins on a envie que cela se sache.» Cette aspiration majoritaire à plus de transparence peut s’expliquer par le creusement des inégalités salariales et le gonflement de l’effectif des petits salaires, qui ont davantage intérêt à ladite transparence, condition pour plus d’égalité salariale.
Du côté des entreprises, des réserves sont généralement exprimées en raison des risques de tensions internes qu’une transparence peut amener, si des écarts sont découverts entre collègues. Si certaines soutiennent une transparence partielle ou encadrée (grilles internes, fourchettes par poste, audits égalité femmes-hommes), peu sont prêtes, à ce jour, à accepter une transparence nominative totale.
Ce sondage de M.I.S Trend a été mené en collaboration avec Blick. L'étude s'est déroulée en ligne entre le 10 et le 19 juin 2025. Les résultats sont basés sur les réponses de 1499 personnes actives en Suisse, âgées de 18 ans et plus.
Les données obtenues ont été pondérées de manière à obtenir des chiffres représentatifs. La marge d'erreur maximale est de plus ou moins 2,5% sur l’échantillon total.
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*La marge d’erreur du sondage est de ± 2.5% sur le total, ± 3.3% en Suisse allemande et ± 4.0% en Suisse romande.