Surveillance permanente
La roche continue de s'effriter à Blatten

La situation à Brienz, village grisonnais évacué suite aux glissements de terrain, s'est considérablement aggravée après les pluies de début mai et du week-end de la Pentecôte. À Blatten (VS), le danger n'est, là non plus, pas encore écarté.
Publié: 11:10 heures
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Le danger n'est pas encore écarté à Blatten: la roche du Petit Nesthorn, au-dessus du village valaisan, continue de s'effriter.
Photo: keystone-sda.ch
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Johannes Hillig et Keystone-SDA

A Brienz, dans les Grisons, la phase rouge est en vigueur, et ce, pour la troisième fois. Début mai, la situation semblait s’être apaisée avec le retour à l’alerte orange, permettant aux quelque 100 habitants évacués ainsi qu’aux propriétaires de résidences secondaires de revenir au village durant la journée. Mais cet accès temporaire est désormais suspendu.

Parallèlement, la situation s'aggrave à nouveau à Blatten (VS). «La montagne continue de s’effriter au niveau du Petit Nesthorn au-dessus de Blatten: une grande quantité de roche s'est détachée», écrit Matthias Sänger de Myweather sur X.

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Le Petit Nesthorn est surveillé en permanence

Les formations rocheuses instables du Petit Nesthorn, d'un volume total de plusieurs centaines de milliers de mètres cubes, continuent de se déplacer à une vitesse de plusieurs décimètres par jour, a rapporté l'état-major régional du Lötschental après enquête. Des chutes de pierres régulières provenant des formations rocheuses instables du Petit Nesthorn, ainsi que de plus petites coulées de débris dans la zone de l'ancien lit du glacier, continuent d'être enregistrées. Celles-ci n'atteignent toutefois pas la vallée.

Dans la zone située sous l’ancienne langue glaciaire, au-dessus du Birchbach supérieur, une légère intensification de l’activité a également été constatée. «Le secteur est surveillé en permanence», indique Fernando Lehner, du service d’information du poste de commandement.

Le 28 mai, un glissement de terrain a détruit en grande partie le village de Blatten. Le cône de débris, formé par 3,5 millions de mètres cubes de roche et de glace éboulés, mesure deux kilomètres de long, 400 mètres de large et 200 mètres de profondeur par endroits. Les dégâts sont estimés à 320 millions de francs suisses. 

Quelle quantité de glace y a-t-il dans le cône de débris?

A l'aide de différents capteurs, les chercheurs ont recueilli des données haute résolution du site de l'éboulement et du cône de débris. Elles devraient permettre de prédire la vitesse de fonte de la glace contenue dans les débris. 

«Pour l'instant, il est surtout intéressant de savoir quelle quantité de glace se trouve dans le cône de débris – sa localisation exacte», a déclaré Andreas Hüni de l'Université de Zurich (UZH), cité mercredi dans un communiqué. Cela déterminera, entre autres, l'endroit, l'intensité et la vitesse de tassement du cône de débris.

L'évaluation des données prendra du temps

Pour prédire la vitesse de fonte de glace, il est notamment important de savoir si elle est recouverte de roches et de débris. Ceux-ci se réchauffent plus rapidement au soleil et font ainsi fondre la glace sous-jacente plus vite.

D'autres données recueillies peuvent être utilisées pour calculer plus précisément le volume et les variations de volume du cône de débris. L'évaluation des données va maintenant occuper de nombreux chercheurs pendant un certain temps, écrit l'UZH.

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