Le National soutient l'UDC
La police doit communiquer la nationalité des délinquants

Le Conseil national suisse a approuvé une initiative de l'UDC visant à uniformiser la communication de la nationalité des suspects par la police. La proposition, adoptée par 100 voix contre 84, soulève des débats sur la transparence et les risques de stigmatisation.
Publié: 19:37 heures
Partager
Écouter
Le National a soutenu une initiative de l'UDC demandant de communiquer à chaque reprise la nationalité des délinquants. (image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

En Suisse, la police devrait toujours donner la nationalité des auteurs de crimes ou délits lorsqu'elle communique. Le National a soutenu mercredi par 100 voix contre 84 une initiative parlementaire UDC qui veut unifier la pratique au niveau national. Le Conseil des Etats devra donner son feu vert.

«Lorsqu'elle informe la population, la police donne l'âge, le sexe et la nationalité des auteurs, des suspects et des victimes, pour autant qu'aucun motif de protection de la personnalité ne s'y oppose ou que personne ne puisse être ainsi identifié», écrit Benjamin Fischer (UDC/ZH) dans son texte.

Une pratique à risque?

«Il faut nommer les problèmes par leurs noms», a ajouté l'élu UDC à la tribune. Il n'y a pas de raison de cacher la nationalité de l'auteur d'un délit, c'est un fait et une question de transparence. Dans les cas de violences contre des femmes, on ne cache pas que l'auteur était un homme, a-t-il ajouté. Et de rappeler que dans le canton de Zurich, une grande majorité des électeurs a approuvé en 2021 le contre-projet à une initiative populaire demandant que la nationalité soit indiquée dans les communications de la police.

Communiquer dans tous les cas la nationalité d'une personne représente des risques, a argumenté Laurent Wehrli (PLR/VD) au nom de la commission. D'une part, pour la protection contre l'emploi abusif des données personnelles garantie par la Constitution fédérale; d'autre part pour les personnes dont la nationalité est citée, et pour le climat général dans notre pays.

«On peut craindre en effet une stigmatisation d'une partie de la population ainsi qu'une instrumentalisation politique des informations fournies. Ce n'est pas la nationalité, mais le profil socio-économique qui constitue le facteur explicatif pertinent en matière de criminalité», a-t-il complété, en vain.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus