Un «modèle» à suivre
Le Bade-Wurtemberg veut renforcer sa coopération avec la Suisse

Le Land de Bade-Wurtemberg a dévoilé une nouvelle stratégie pour ses relations avec la Suisse. Il y reconnaît son voisin comme un modèle dans certains domaines, exprime sa volonté de renforcer la coopération et se positionne comme médiateur dans le litige avec l’UE.
Publié: 11:09 heures
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Le Bade-Wurtemberg est le seul Land allemand à avoir une stratégie pour ses relations avec la Suisse.
Photo: imago/Andreas Haas
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Sven Altermatt

Aucun voisin n'est aussi proche de la Suisse que le Bade-Wurtemberg. Avec plus de 300 kilomètres de frontière commune, près de 60'000 frontaliers par jour, un grand tourisme d'achat et des relations économiques intenses, ce Land allemand est étroitement lié à notre pays.

La Suisse est le deuxième partenaire commercial de ce Land de 11 millions d'habitants, tant au niveau des exports que des imports. En 2024, près de 20,2 milliards d'euros de marchandises ont quitté le Bade-Wurtemberg pour la Suisse, tandis que des biens d'une valeur de 18,7 milliards ont été importés.

Un accord avec la Suisse, «une priorité»

Le Bade-Wurtemberg est le seul Land à avoir une stratégie claire pour ses relations avec la Suisse. Sauf que ce document date de près d'une décennie. Des politiciens ont alors fait pression pour relancer une stratégie. D'autant plus qu'il devrait encore s'écouler un certain temps avant que l'accord entre l'Union européenne (UE) et la Suisse n'entre en vigueur. 

Depuis peu, le gouvernement de Winfried Kretschmann a adopté la nouvelle «stratégie suisse». Lorsqu'on parcourt ce document stratégique de 40 pages, on a presque l'impression de lire une lettre d'amour politique. Le Bade-Wurtemberg s'enthousiasme de cette «amitié de longue date» avec la Suisse, des «valeurs européennes communes» et d'un «attachement profondément enraciné». On est «étroitement lié», résume le document, qui stipule même que la coopération avec son voisin est une «priorité en matière de politique européenne».

La Suisse sert de modèle

Le document est riche de témoignages de voix politiques allemandes qui saluent l'excellence des relations avec la Suisse. Le député Martin Kistler, par exemple, estime que la Suisse et le Land sont «plus que des voisins», tandis que Barbara Bosch se réjouit de «l’engagement des citoyens à coopérer dans leur espace transfrontalier germano-suisse».

La Suisse est citée à plusieurs reprises comme un exemple à suivre. Le pays serait «exemplaire» en ce qui concerne «le renforcement des modes de transport respectueux de l'environnement» et est vu comme une référence en matière de planification et de construction. Les autorités en sont convaincues: «Le Bade-Wurtemberg, pays modèle en matière de participation citoyenne, et la Suisse, avec sa forte tradition de démocratie directe, ont beaucoup à apprendre l'un de l'autre.»

Les régions doivent se rapprocher

Le Bade-Wurtemberg énumère une série de domaines dans lesquels il souhaite collaborer avec la Suisse. Tout en haut de la liste: la recherche, l'énergie, les transports, l'éducation, la santé et la sécurité. Mais aussi dans la numérisation et l'intelligence artificielle, les deux parties ayant dans ces domaines «une grande compétence scientifique et économique». Leur objectif est de renforcer la collaboration entre les universités, les entreprises et les laboratoires de la région frontalière. 

Une coopération plus étroite est également envisagée dans le secteur de l’électricité, notamment pour développer une infrastructure autour de l’hydrogène et renforcer le réseau électrique. La Suisse est un «partenaire clé pour un système énergétique résilient», souligne le gouvernement fédéral. Et sur le plan politique? Là, le Bade-Wurtemberg propose de jouer les médiateurs: il se considère comme un «pont entre Bruxelles et Berne» pour stabiliser les relations Suisse-UE. 

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