Extrémisme de gauche, Covid
«Excès de prudence»: des manquements pointés du doigt au SRC

L'autorité de surveillance du SRC pointe des lacunes dans la lutte contre l'extrémisme de gauche et la gestion des données. Le service de renseignement évoque un manque de ressources face aux attentes croissantes.
Publié: 09:52 heures
|
Dernière mise à jour: 09:53 heures
Partager
Écouter
Prisca Fischer, directrice de l'autorité de surveillance du SRC.
Photo: keystone-sda.ch
sda-logo.jpeg
ATS Agence télégraphique suisse

Le Service de renseignement de la Confédération (SRC) n'utilise pas tous les moyens légaux à sa disposition pour combattre la violence d'extrême gauche, pointe son autorité de surveillance. Par ailleurs, sur le Covid, il a omis d'effacer des données d'opposants virulents aux mesures sanitaires.

Dans un rapport révélé lundi par la radio SRF, l'autorité de surveillance estime que le SRC n'est pas en mesure de remplir son mandat de façon optimale. En cause, un manque de personnel mais aussi une collaboration dégradée avec les services de sûreté cantonaux. La directrice de l'autorité de surveillance Prisca Fischer déplore que la «culture de conduite (du SRC) est telle qu'elle amène pratiquement le personnel à faire preuve d'un excès de prudence» face à l'extrémisme de gauche.

Dans une réponse adressée à Keystone-ATS, le SRC dit avoir «renforcé ses capacités pour combattre l'extrémisme de gauche et prévoir une nouvelle extension». Des «considérations de sécurité» l'ont mené à renoncer à engager certains moyens dans des cas particuliers. «Le SRC utilise les moyens et instruments qui lui sont légalement alloués avec grand soin et en tenant compte de chaque situation particulière», écrit-il.

Le service de renseignement attire «depuis des années l'attention sur le fait que l'écart entre les attentes concernant ses résultats et les ressources opérationnelles disponibles devient de plus en plus important», dit-il encore. Les tensions géopolitiques croissantes en sont à l'origine. Dans certains cas, le SRC est amené à renoncer à engager certains moyens par considération pour la sécurité de ses collaborateurs et ceux des services cantonaux, poursuit-il.

Covid: données gardées à tort

Dans un deuxième rapport, le SRC se fait épingler pour avoir conservé trop longtemps des données sur des opposants aux mesures anti-Covid. «Cela concerne moins de dix personnes ou noms de groupes en lien avec l'extrémisme sur le Covid», selon les mots de Mme Fischer.

Le SRC soupçonnait les personnes en question d'être prêtes à recourir à la violence. La loi prévoit que les données, dans de tels cas, soient effacées au bout d'une année, si les soupçons ne se confirment pas. Or, cette précaution n'a pas été prise en l'espèce, note l'autorité de surveillance. Entre-temps, le SRC a effacé les données et pris des mesures pour que de telles méprises ne se reproduisent pas, répond-il aujourd'hui.

Partager
Vous avez trouvé une erreur? Signalez-la
Articles les plus lus
    Articles les plus lus