Karin Keller-Sutter contre Sergio Ermotti. Qui l'emportera? La Confédération exige davantage de fonds propres d'UBS, mais le géant bancaire s'y oppose. Lors du sommet numérique du Bürgenstock, organisé par l'initiative de promotion de la place économique suisse Digitalswitzerland, Sergio Ermotti a tenu des propos on ne peut plus clairs.
Selon lui, le renforcement prévu des exigences en capital pour sa banque représente un pari très risqué, non seulement pour UBS, mais aussi pour l'ensemble de la place financière suisse. «Si on accepte cela, il n'y aura aucun gagnant en Suisse. Seule la concurrence étrangère fera la fête», a déclaré Ermotti lors d'une discussion avec Marc Walder, président du comité de pilotage et membre du comité exécutif de Digitalswitzerland. A noter que Marc Walder est PDG du groupe de médias Ringier, dont Blick est issu.
Concrètement, il s'agit d'exigences selon lesquelles UBS devrait capitaliser entièrement ses filiales étrangères. Selon son scénario, cela nécessiterait des fonds propres supplémentaires de 40 milliards de francs. Ce serait un désavantage concurrentiel massif, a déclaré le patron d'UBS, visiblement ému: «Nous ne pourrons pas le supporter si nous voulons en même temps rester une banque globale compétitive.»
Ermotti s'est montré particulièrement exalté lundi soir, en présence de la directrice de la Finma, Marlene Amstad, qui soutient les exigences plus élevées en matière de capital. «A la fin de la journée, le Parlement devrait prendre une décision», a constaté le patron d'UBS.