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«La police m'a escortée jusqu'au festival pour ne pas rater mon concert»

En 2012, Mathilda devait voir Justice à Paléo. Elle y arrivera… en voiture de police, après un accident cocasse juste avant le site. Blick a recueilli son souvenir, entre demi-tour raté, pare-choc froissé et fou rire familial devenu tradition.
Publié: 23.07.2025 à 18:05 heures
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Dernière mise à jour: 24.07.2025 à 15:24 heures
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Mathilda et sa sœur juste après l'accident qui a, heureusement, plus endommagé la Twingo de leur mère que les deux jeunes femmes.
Photo: DR
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Lucie FehlbaumJournaliste Blick

Chaque été, un territoire un peu particulier émerge au cœur de la Plaine de l’Asse. Pendant six jours, Paléo devient la troisième ville romande, avec ses 50’000 festivaliers quotidiens, ses rues de copeaux, ses bars éphémères et ses scènes électrisées. Cette communauté spontanée, où tout est pensé pour vibrer ensemble, mérite qu’on s’y attarde. Cette année, Blick est allé à la rencontre de ces «habitants», pour récolter leurs histoires, leurs rituels… et parfois, leurs souvenirs les plus inattendus.

Comme celui de Mathilda, habituée du festival croisée mardi soir. Pour elle, Paléo restera à jamais lié à un trajet raté, une Twingo détruite – et une arrivée au festival escortée par la police. C’était en 2012, elle avait 19 ans. «Ma petite sœur Ava avait 15 ans, elle était sous ma responsabilité. Et moi, je casse la voiture», rigole aujourd'hui la festivalière.

Twingo contre Twingo

«La Twingo, c’était la voiture de ma mère. Elle a un truc pour ce modèle de voitures, raconte la jeune femme. On faisait la route d’Yverdon à Nyon, sans clim, en pleine chaleur.» Le trajet ne se déroule évidemment pas comme prévu. «Juste avant d’arriver à Paléo, je me suis trompée de direction, se remémore Mathilda. J’ai voulu faire demi-tour dans l’allée d’une maison, j’ai tourné un peu vite à droite, et la voiture derrière nous – aussi une Twingo! – nous est rentrée dedans. On a ensuite tapé le muret de la maison.»

Le conducteur qui suivait Mathilda et sa cadette, un Italien visiblement furieux, sort alors en criant. «Ma sœur pleurait, et lui nous gueulait dessus. Et là, la police arrive. Ils comprennent tout de suite que c’est lui qui est en tort.»

Adieu le modèle préféré de maman

L'habitante de la maison dont le muret a été embouti sort, elle aussi. Mais elle est étonnamment détendue. «Elle nous a apporté de l’eau et nous a dit: 'Ils vont vous gronder, vos parents'», s'amuse Mathilda en racontant la scène.

«Notre Twingo ne roulait plus, c’était fini pour elle, ajoute la festivalière. L’intérieur était rose et vert, ma mère adorait. Elle a dû en racheter une, mais l'intérieur était bleu. Elle l’aimait moins.»

La police, compréhensive, décide finalement de jouer les chauffeurs. «On leur a dit qu’on allait à Paléo, alors ils nous ont déposées directement sur le site. On n’a rien raté. On était venues voir Justice», se rappelle Mathilda. Le groupe, qui se produisait à nouveau sur la Plaine de l'Asse mardi soir, était-il venu fêter l'anniversaire de la Twingo détruite?

Blague familiale

Douze ans plus tard, le souvenir fait toujours autant rire Mathilda et sa sœur. «Aujourd’hui, avec la Twingo électrique de ma mère, on plaisante en disant qu’on va la crasher quelque part, juste pour rester dans la tradition.»

Les Twingo passent, les années aussi, mais Paléo demeure. Mathilda y revient chaque été, et avec elle, ce souvenir un peu fou d’un festival commencé sur les chapeaux de roue.

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