A Saint-Raphaël, sur la Côte d’Azur, le Conseil d'Etat valaisan prend la pose pour une photo de groupe avant de lever l'ancre pour la Corse. Le politicien du Centre Christophe Darbellay a opté pour un look estival: chemise hawaïenne et short beige, baskets colorées et casquette noir. Le président du Conseil d'Etat, Mathias Reynard (PS), porte une chemise légèrement déboutonnée et des baskets blanches. La conseillère d'Etat de Zermatt Franziska Biner (Centre) porte un haut bleu sans manches et une jupe courte en jean.
Mais à quoi rime ce voyage en voilier jusqu’en Corse? Le Conseil d'Etat parle de consultations politiques importantes. Par exemple sur l'alliance suisse pour la protection des océans, sur le tourisme corse, les vignobles, les produits régionaux – et la lutte contre les incendies de forêt.
Le vol de retour coûte près de 4000 francs
Ce périple en Corse a coûté au total plus de 15'000 francs, a découvert Blick grâce à la loi sur la transparence. Rien qu'en frais d'hébergement, près de 5000 francs ont été dépensés. Outre le déplacement en train jusqu'à la Méditerranée, puis en voilier pour rallier l'Ile de Beauté, le vol de retour a également coûté cher, près de 4000 francs.
Comment le Conseil d'Etat justifie-t-il cette virée estivale à laquelle ont participé, outre les six membres du Conseil d'Etat, la chancelière et les deux vice-chanceliers? «Il s'agit d'un voyage d'étude au cours duquel des rencontres institutionnelles, économiques et culturelles ont eu lieu», indique le Conseil d'Etat à Blick. «La Corse et le Valais sont confrontés à des défis similaires dans de nombreux domaines. Leur économie est par exemple largement basée sur le tourisme et la commercialisation de produits locaux de qualité, ce qui constitue à la fois un avantage et un défi en termes de durabilité».
Le Valais a une agence de tourisme financée par les impôts
Ce que l'exécutif valaisan ne dit pas, c'est que le canton dispose déjà d'une agence de promotion touristique financée par l'impôt, «Valais Promotions», dotée de plus de 11 millions de francs par an. Malgré cela, le Conseil d'Etat a jugé nécessaire de s'occuper lui-même de la question du tourisme. Un choix qui interroge d’autant plus que le canton présente des chiffres rouges depuis des décennies et fait partie des cantons bénéficiaires de la péréquation financière nationale.