Nouvelle étude de l'UNIL
Sur les réseaux sociaux, les conseillers d'Etat ont un profil lisse

Une étude de l'UNIL révèle que les conseillers d'Etat suisses ont une présence limitée sur les réseaux sociaux. Les chercheurs constatent une base de suiveurs restreinte et des publications majoritairement neutres, avec une activité plus marquée chez les élus romands.
Publié: 09:51 heures
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En moyenne, les conseillers et conseillères d'Etat comptent entre 0 et 5000 abonnés sur Facebook (photo d'illustration).
Photo: KARL-JOSEF HILDENBRAND
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ATS Agence télégraphique suisse

Une petite base de suiveurs et des posts neutres: ce sont les conclusions qui ressortent d'une étude publiée par des chercheurs de l'UNIL sur l'utilisation des réseaux sociaux par les conseillers d'Etat. L'étude montre aussi une différence d'activité entre les ministres en fonction de leur région linguistique. Facebook est le réseau social où les ministres ont le plus d'abonnés, selon les chercheurs de l'Institut de hautes études en administration publique de l'Université de Lausanne (UNIL). La majorité d'entre eux compte entre 0 et 5000 «followers». Quelques cas isolés comme l'UDC zurichoise Natalie Rickli (27'499) ou le PS valaisan Mathias Reynard (12'193) dépassent ce seuil.

Sur Instagram, les conseillers d'Etats peinent à aussi à créer des larges communautés. Selon les chiffres de l'étude, le total d'abonnés des ministres est inférieur à 5000 en moyenne. C'est l'élu tessinois de la Lega Norman Gobbi qui se démarque le plus avec 14'116 suiveurs. En Suisse romande, Mathias Reynard (6851) est le seul à dépasser ce cap. Dernier réseau étudié par les chercheurs de l'UNIL, X ne séduit pas vraiment les conseillers d'Etat suisses. La plupart d'entre eux ne possèdent pas de compte sur cette plateforme. Dans ce contexte, Natalie Rickli est un «cas exceptionnel» avec ses 45'481 «followers», note les auteurs de l'étude. Le centriste valaisan Christophe Darbellay (12'013) et la PLR vaudoise Isabelle Moret (9072) font aussi partis des élus les plus suivis.

Romands plus actifs

Au niveau du nombre de publications, les chercheurs de l'UNIL observent une différence liée à la région linguistique des politiciens. En moyenne, les ministres francophones sont plus actifs que leurs homologues germanophones sur les trois réseaux étudiés. En revanche, les ministres romands ont un taux de publications similaire à leurs homologues italophones.

Sur Facebook, les conseillers d'Etat ont tendance à peu publier. Les auteurs de l'étude observent une fréquence généralement inférieure à 0,2 publication par jour. Ils soulignent toutefois que quelques individus, notamment autour de la cinquantaine, se démarquent grâce à une activité plus soutenue.

La donne est similaire pour Instagram où la fréquence de publication des élus est inférieure à 0,1 post par jour. Là-aussi, quelques individus se distinguent avec une activité plus régulière, mais ils restent rares. La grande majorité des ministres ne publie pas ou peu sur X, ce qui montre un usage limité de ce réseau, indiquent les chercheurs. Ces derniers considèrent donc ce réseau comme un canal de communication «marginal».

Publications neutres

La grande majorité des publications (83%) ont un lien avec la fonction de conseillers d'Etat. Les auteurs concluent donc que les élus sont peu nombreux à montrer des aspects de leur vie privée sur les réseaux. De plus, la plupart des posts ne présentent pas ou peu de caractère politique.

Les ministres se montrent très souvent neutres (77%) au niveau de leurs émotions lorsqu'ils publient quelque chose. Un faible pourcentage (21%) montre des posts plutôt positifs alors que les auteurs observent l'absence de publications négatives (2%).

Enfin, l'étude montre qu'un grand nombre de posts n'abordent pas de thématiques de politique publique. Ce sont les publications traitant de culture, de traditions, de sports ou encore de loisirs qui sont les plus populaires. Les auteurs notent encore que les sujets clivants, comme la santé, les impôts ou la migration, sont peu abordés dans les posts.

Les profils de 154 élus cantonaux ont été étudiés du 1er janvier 2024 au 1er janvier 2025 pour cette étude.

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