«Des plans pour l'Europe»
Un taxi aérien sans pilote pourrait débarquer en Suisse rapidement

Des taxis aériens autonomes pourraient bientôt survoler la Suisse. EHang, leader mondial de la mobilité urbaine aérienne, envisage une expansion rapide en Europe, y compris potentiellement en Suisse, grâce à une certification de l'AESA.
Publié: 17:24 heures
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La mobilité aérienne urbaine se développe rapidement, avec des applications allant du transport de passagers à la livraison médicale.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Plusieurs pays voient déjà dans leur ciel de petits hélicoptères biplaces où les occupants ne sont que des passagers. Exposé à Genève dans le cadre du sommet «IA pour le bien commun», cet engin de mobilité urbaine pourrait être rapidement opérationnel en Suisse.

«Nous avons des plans pour l'Europe», a affirmé à Keystone-ATS un responsable pour l'Europe de la start-up chinoise EHang, leader du marché mondial de la mobilité urbaine aérienne. Si rien n'est décidé encore pour la Suisse, le dispositif «pourrait aller très vite», dit-il.

«Bien avant 2030»

Active dans 19 pays, la société a obtenu une certification de l'Agence européenne de sécurité aérienne (AESA). Or, c'est celle-ci «qui est compétente et non les autorités nationales», a dit à Keystone-ATS un porte-parole de l'Office fédéral de l'aviation civile (OFAC). Une entreprise suisse est en cours de certification auprès de l'AESA, mais pas pour de la «mobilité urbaine» comme EHang.

Pour la start-up chinoise, le nombre de pays où cette technologie devrait être utilisée devrait augmenter très rapidement. Il atteindra une centaine d'entre eux «bien avant 2030», estime son responsable. En Chine, «nous ne pouvons satisfaire la demande» tant elle est importante, ajoute-t-il.

Des grandes villes affectées par le trafic routier urbain voient déjà certains patrons recourir à ces taxis aériens. Mais les utilisations vont aussi bien de la livraison urgente de matériel médical, comme le font aussi parfois des drones, au tourisme en passant par les acheminements postaux ou de marchandises.

Vers des changements en Suisse

L'engin peut voler jusqu'à 400 mètres d'altitude avec une autonomie de 30 km, mais il reste sous les 120 mètres en raison des réglementations. Il faut convaincre la société de laisser la place dans l'aménagement urbain à ce type d'acteur qui a besoin d'infrastructures d'accompagnement au sol pour voler, quitte à sacrifier certaines zones.

«L'acceptation sociale» est plutôt positive tant la population voit les défis de mobilité dans les grandes villes, explique le responsable. L'objectif est également d'atteindre des territoires plus difficiles d'accès, hors des zones urbaines, ajoute-t-il.

L'OFAC fait de son côté remarquer que, outre l'acceptation, les principales difficultés sont liées au bruit, ainsi qu' à «la visibilité électronique et la visibilité générale».

Le Conseil fédéral affirmait récemment dans un rapport que le premier espace aérien qui permet aux pilotes de drones de dialoguer entre eux et avec les autres usagers devrait être a priori établi à Zurich. Il ajoutait que des règles devraient être adaptées pour les infrastructures de décollage et d'atterrissage de ce dispositif.

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