La troisième voie d'autoroute entre Le Vengeron (GE) et Nyon (VD) aurait coûté 25 millions de plus que prévu. Mais le 24 novembre dernier, les Suisses ont refusé le financement de l'élargissement des autoroutes. Ce lundi 23 juin, le Contrôle fédéral des finances (CDF) publie son rapport d'audit qui pointe des incohérences sur la gestion du projet par l'Office fédéral des routes (OFROU).
Selon ce rapport, détaillé par la RTS, la réalisation de la troisième voie entre Genève et Vaud n'aurait pas coûté 956 millions de francs – le montant approuvé par le Conseil fédéral, officiellement évoqué lors de la votation – mais plutôt 981 millions. Par la suite, les élus parlementaires ont eu connaissance de ce second montant, ce qui a engendré de nombreux débats sur le coût total de l'opération.
La «crédibilité de l'OFROU» en balance
Il faut dire que le projet Le Vengeron-Nyon était le moins avancé des six extensions prévues en cas de «oui». Le rapport du surveillant des finances évoque un pronostic du coût final «mal géré», au vu de ces différentes sommes exploitées. Des manques de vue d'ensemble et de transparence de la part l'OFROU sont aussi soulignés.
En somme, selon le CDF, cette situation «nuit significativement à la crédibilité de l'OFROU», mais ne remet pas en question le résultat de la votation – un refus à seulement 52,7%. Pour l'association Actif-trafiC, opposée au texte, cet audit confirme leur intuition de mauvaise gestion, évoquée lors de la campagne, et renforce leur sentiment de satisfaction vis-à-vis du choix du peuple.
Les six tronçons refusés font leur retour
Cela veut-il dire qu'on peut totalement oublier ces projets d'extensions des autoroutes comme au Vengeron? Pas selon «24 heures», qui dévoile ce mardi 24 juin qu'une étude fédérale en cours – nommée «Transports'25» – intègre les six tronçons autoroutiers rejetés dans son analyse visant à prioriser les projets en termes de mobilité.
Le conseiller fédéral UDC Albert Rösti, du haut de son Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication (DETEC), a initié cette démarche juste après la déroute du 24 novembre. Un professeur de l'EPFZ est chargé de projeter sur vingt ans des aménagements prioritaires, qu'il s'agisse de rail, d'urbanisme… ou de route. Intégrer discrètement les tronçons autoroutiers dans cette réflexion est «inacceptable» pour Actif-trafiC et pourrait constituer une atteinte à la démocratie, selon des élus de gauche, rapporte «24 heures».
Du côté d'Albert Rösti, on estime nécessaire de prendre en compte toutes les possibilités face aux défis de la mobilité future. Les premiers résultats de l'étude sont attendus pour janvier, et les services du conseiller fédéral estiment avoir été clairs assez tôt que cette intégration des élargissements autoroutiers ne remettrait pas en cause le vote populaire.