Manchons, brassards ou flotteurs?
Ces bouées pour gamins n'ont pas le même nom dans toutes les piscines romandes

Le nom des bouées que les petits nageurs portent à leurs bras varie en Suisse romande. En cette fin du mois de juin, le projet «Dis-voir» a cherché à élucider la raison de cette diversité linguistique.
Publié: 18:35 heures
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Dernière mise à jour: 18:36 heures
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Le terme « manchon » est largement majoritaire en Valais, Vaud et Fribourg. A Neuchâtel, il est en concurrence avec « brassard ».
Photo: Shutterstock
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Dimitri FaravelJournaliste Blick

L'été est là et avec lui, l'appel de l’eau devient irrésistible. Pour éviter que les enfants ne coulent lors de leur premier plongeon, on leur glisse aux bras de petites bouées. Mais comment les appelle-t-on dans les différents cantons romands? Ce dimanche 22 juin, «Dis voir», le projet du Centre de dialectologie et d'étude du français régional de l'Université de Neuchâtel, a mené l'enquête auprès de la population.

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Le mot «manchon» s’impose très nettement dans les cantons du Valais, de Vaud et de Fribourg. Il est aussi répandu à Neuchâtel, bien qu'il se dispute le terrain avec «brassard». Contrairement à ce que l'on pourrait croire, le mot manchon n’est pas une invention propre à la Suisse romande: issu du mot manche avec le suffixe –on, il est solidement ancré dans la langue française depuis des siècles.

A l'origine, il désignait un accessoire vestimentaire en fourrure pour se réchauffer les mains, dévoile le site fondé par le linguiste Mathieu Avanzi. Par extension, il a aussi servi à désigner un fourreau de tissu ou de cuir enserrant une manche ou l’avant-bras. Le passage du manchon vestimentaire au manchon aquatique s’explique facilement: il s’enfile de la même manière.

«Brassard», un mot militaire

Dans les cantons plus proches du français hexagonal – comme Genève, Neuchâtel et le Jura – le mot «brassard» domine. C'est ce terme qui est utilisé dans les documents pédagogiques et les notices de sécurité. Etymologiquement, «brassard» provient du vocabulaire militaire, désignant une pièce d’armure protégeant le bras. Il a ensuite évolué pour désigner une bande portée dans des contextes variés (deuil, sport, politique), avant de s’appliquer aux bouées de natation enfantines.

Mais le paysage lexical ne s'arrête pas là. Dans le district de Porrentruy par exemple, plus de la moitié des sondés utilisent le mot «flotteur». Bien que son usage semble aujourd'hui marginal, il a sans doute été plus répandu par le passé dans la région.

Dans le Jura bernois, c'est le mot «ailette» qui est fréquemment cité. Il s'agit ici d’un calque du suisse allemand «Flügeli» (diminutif de «Flügel», «aile»), qui évoque la forme des bouées: deux petites ailes gonflables fixées aux bras. Il y a quelques semaines, Blick avait rencontré le linguiste Mathieu Avanzi pour qu'il détaille le particularisme romand d'autres mots du quotidien. https://www.instagram.com/reel/DJHVIvvMzQx/

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