«Une mesure brutale!»
Les Français en colère après l'exclusion des élèves frontaliers

La décision de Genève d'exclure les élèves frontaliers de ses écoles provoque la colère en France. Christian Dupessey, maire d'Annemasse, dénonce une mesure «brutale» prise sans concertation, affectant 2000 jeunes d'ici 2026.
Publié: 12.06.2025 à 18:23 heures
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Christian Dupessey, president du Pole metropolitain du Genevois francais, s'exprime, le jeudi 6 fevrier 2025 a Geneve.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Annoncée mercredi, la décision du Conseil d'Etat genevois de ne plus admettre les élèves frontaliers dans les écoles du canton suscite la colère du côté français. Au nom des élus du Genevois français, Christian Dupessey, Président du Pôle métropolitain et maire d’Annemasse, dénonce «une mesure brutale».

Cette décision a été prise «sans concertation préalable» et a des «conséquences lourdes pour les familles et les autorités françaises», indique jeudi l'élu français dans un communiqué. Genève a décidé de renvoyer à la responsabilité des autorités françaises les charges d’équipement public et de recrutement des enseignants des élèves jusque-là scolarisés dans le canton, déplore-t-il.

Le maire d'Annemasse relève aussi que le territoire du Genevois français connaît déjà une pression forte sur l’ensemble de ses services publics au regard de la très forte attractivité de la Suisse, du coût de la vie élevé et d’une difficulté à se loger pour les salariés en euros.

«Ce n’est pas avec des décisions unilatérales qu’on améliorera la gouvernance du Grand Genève», ajoute Christian Dupessey. Et d'appeler à revenir aux principes et aux objectifs sur lesquels élus français et suisses se sont accordés dans le cadre du Grand Genève et des instances de coopération transfrontalière.

Changement dès 2026

Le Conseil d'Etat a annoncé mercredi vouloir mettre fin au régime transitoire dès la rentrée 2026 pour environ 350 élèves. A terme, 2000 jeunes seront concernés. Le gouvernement a décidé de généraliser sa décision de 2018, selon laquelle les élèves frontaliers doivent être scolarisés où ils résident afin de favoriser les liens sociaux.

Le Conseil d'Etat a aussi évoqué le manque de place dans les écoles et la pression démographique pour justifier sa décision. Actuellement, 1195 élèves résidant en France voisine sont inscrits dans des écoles du canton, 738 au primaire et 457 au cycle d'orientation. Près de 85% d'entre eux sont Suisses.

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