Pour Tiphanie Bovay-Klameth, la scène n’est pas un simple lieu d’expression: c’est un lieu d’existence. Si la vie sociale lui semble parfois contraignante, avec ses codes et ses rôles imposés, le théâtre lui offre étrangement la liberté d’être vraie. «Quand je joue, c’est là que je me sens paradoxalement le plus authentique», confie-t-elle. Sa vocation est née tôt, presque par mimétisme.
Elle commence le théâtre à 4 ans, l’impro à 11 ans et intègre à 14 ans la troupe amateur dans laquelle son frère est, pour y découvrir la force du théâtre. L’improvisation devient ensuite son terrain de jeu, une passion qui ne la quittera plus.
Créer des ponts
Très vite, elle comprend que ce n’est pas un loisir comme un autre: sur scène, elle ressent un appel plus fort que tout, une évidence qui dépasse le simple plaisir. L’étape décisive se joue avec l’ouverture de la Manufacture à Lausanne, unique école d’arts à laquelle elle se présente.
Retenue, elle y trouve une légitimité nouvelle: ses pairs et ses professeurs lui renvoient l’idée que son désir est possible, que sa rigueur et son sérieux ont leur place dans ce monde professionnel. Cette reconnaissance devient un déclic fondateur.
Comédienne curieuse et multiple, elle aime naviguer entre improvisation, théâtre contemporain, humour, solo, séries télévisées, sans cloisonner. Ses modèles sont des femmes comme Zouc, à qui on la compare fréquemment, de fortes personnalités aux fortes propositions. Plus que tout, Tiphanie voit son métier comme une quête d’appartenance: appartenir au monde en le rejouant, en incarnant des personnages pour tendre un miroir à la société.
Une quête nourrie par la volonté de participer à une démarche profondément collective, de créer des ponts entre les publics et les cultures. «Ce que je veux, dit-elle, c’est ouvrir à une curiosité sincère et à un sentiment d’appartenance en nous connectant à la richesse et aux contradictions de la réalité humaine.»
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.
Cet article a été publié initialement dans le n°41 de «L'illustré», paru en kiosque le 9 octobre 2025.