Engagé en 2007 comme directeur opérationnel d'Eurofin Capital, devenue ensuite Eurofin-Private Investment Office, le défendeur est devenu administrateur délégué un an plus tard, indique le Tribunal fédéral dans un arrêt publié vendredi. Lors de son départ en 2011, la lettre de licenciement rappelait son devoir de confidentialité lui interdisant de communiquer les informations sensibles dont il avait connaissance et d'en faire des copies.
Contacté par le Wall Street Journal au printemps 2014 alors que des rumeurs circulaient sur la santé de la banque Espirito Santo, l'ex-CEO lui a transmis des e-mails internes d'Eurofin. Ces informations ont permis au journal de révéler le rôle joué par la société financière dans le financement d'Espirito Santo. La procédure vaudoise a montré que l'homme détenait une copie du serveur d'Eurofin Capital.
100'000 francs d'indemnités
En 2022, la Chambre patrimoniale vaudoise a condamné l'ex-CEO à payer près de 100'000 francs à Eurofin à titre d'indemnisation pour les frais engagés pour faire face à la crise médiatique. Mais ces indemnités ont été annulées par le Tribunal cantonal vaudois. Cette instance estimait que le rapport entre la campagne de communication et les indiscrétions de l'ancien directeur n'était pas établi, même si la violation du devoir de confidentialité n'était pas contestée.
Saisi par Eurofin, le Tribunal fédéral admet partiellement le recours. Comme la justice vaudoise, il estime que le CEO n'a pas à assumer les coûts de communication engagés avant ses révélations. En revanche, les juges de Mon Repos considèrent que les frais postérieurs peuvent être parfaitement établis sur la base des factures des deux mandataires. Les montants à la charge de l'ex-directeur s'élèvent ainsi à 24'648 francs et 3'950 euros, plus intérêts.