Votations le 28 septembre
L'initiative «piétonne» à Genève divise déjà

L'initiative «Pour un canton qui marche» à Genève vise à donner plus d'espace aux piétons. Elle prévoit un budget annuel de 40 millions de francs pour créer un réseau piéton sécurisé et confortable, en votation le 28 septembre.
Publié: 17:09 heures
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Des personnes marchent sur le Pont de la Machine végétalisé, le 28 juillet 2017 a Genève. (Image d'illustration)
Photo: KEYSTONE
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ATS Agence télégraphique suisse

En votation le 28 septembre à Genève, l'initiative populaire «Pour un canton qui marche» vise à donner plus de place au mode de déplacement le plus courant, selon les Verts. Elle prévoit un budget annuel de 40 millions de francs pour créer un véritable réseau piéton sécurisé, continu et confortable.

«Cette initiative vise à corriger une injustice. La marche est pratiquée dans 39% des déplacements dans le canton et plus de 50% en Ville de Genève, mais seul un tiers de la voirie n'est pas occupé par les transports individuels motorisés. Or la marche est le connecteur de toutes les mobilités», a défendu mardi devant les médias Cédric Jeanneret, député Vert et porte-parole de l'initiative.

L'initiative dite «piétonne» préconise la création d'axes forts piétons pour relier les quartiers, plus de zones piétonnes et des accès facilités à des lieux centraux, comme la gare. Pour ce faire, la séparation des flux cyclables et piétons sera inscrite dans la loi sur la mobilité douce, tout comme le budget annuel de 40 millions pour les infrastructures, un montant inférieur à ce que la marche fait économiser au canton, notamment en matière de santé.

Par ailleurs, le principe de l'accessibilité universelle sera intégré à la loi pour une mobilité cohérente et équilibrée. Quant à la loi sur les routes, elle sera modifiée pour donner la priorité aux transports publics et aux mobilités actives sur les axes secondaires et de quartier, a expliqué Cédric Jeanneret, rappelant que l'Association des communes genevoises soutient le texte.

«Contreprojet alibi»

«Cela ne fait pas de sens d'opposer la marche aux autres modes de transport. Ce n'est pas une initiative antivoiture, mais favorable à tous», a déclaré Marcos Weil, de Mobilité Piétonne Genève. «La marche est une manière d'aménager la ville et de permettre des interactions avec les autres et l'environnement. Tous les exemples autour du monde le montrent: une ville marchable est agréable, favorable à la santé et au commerce», a-t-il souligné.

Sans surprise, les Jeunes Vert-e-s soutiennent une initiative qui participera à la transition écologique et qui contribuera à renforcer le sentiment de sécurité des femmes dans l'espace public. Les associations Transports et environnement (ATE) et Actif-Trafic défendent des aménagements favorables aux enfants et aux seniors. Elles déplorent le temps d'attente trop long des piétons aux feux.

Quant aux associations de défense des personnes handicapées, elles refusent d'être le faire-valoir du contreprojet en votation le 28 septembre. «L'initiative apporte des solutions concrètes pour l'ensemble de la population, y compris les personnes en situation de handicap. C'est un contreprojet alibi qui brouille le débat et induit la population en erreur», a mis en garde le député socialiste Cyril Mizrahi.

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