A Genève, la décision du Conseil d'Etat de mettre fin au régime transitoire qui permettait aux élèves frontaliers d'être scolarisés dans le canton continue à être fortement critiquée côté français, sur le fond et sur la forme. Des élus de l'Assemblée nationale et du Sénat ont annoncé un boycott des instances de coopération transfrontalières.
«Nous n’avons jamais connu un tel mépris dans le cadre des relations transfrontalières», indiquent dans un communiqué diffusé mercredi soir les deux députées de Haute-Savoie Virginie Duby-Muller et Anne-Cécile Violland ainsi que le vice-président du Sénat Loïc Hervé et Florent Benoît, président de la Commuanuté des communes du genevois.
Deux recours déposés
Les élus haussent le ton. «Si le canton de Genève choisit de fonder ses relations transfrontalières sur le rapport de forces, qu’il en assume les conséquences. Mais qu’il sache une chose: il sous-estime la détermination des élus français et l’Histoire de notre pays.» Et d'annoncer un boycott de la part des élus français des instances du Comité Régional Franco-Genevois.
Cette réaction courroucée fait suite à une rencontre vendredi dernier entre le Conseil d'Etat genevois, l'ambassadrice de France en Suisse et la préfète de la région Auvergne-Rhône-Alpes au sujet de l'exclusion des élèves frontaliers du système scolaire genevois. L'exécutif avait alors réaffirmé le maintien du dispositif prévu et proposé la mise en place d'un groupe de suivi.
La décision d'exclure les élèves domiciliés en France des écoles genevoises avait été annoncée en 2018, avec une disposition transitoire qui permettait aux élèves ayant débuté leur scolarité à Genève, ou ayant des frères et soeurs scolarisés dans le canton d'y rester. Le Conseil d'Etat a annoncé la fin de ce régime en juin, laissant toutefois la possibilité aux élèves frontaliers de terminer le cycle entamé.
Dès la prochaine rentrée, 329 élèves frontaliers scolarisés à Genève, dont une très grande majorité de nationalité suisse, seront concernés et devront se répartir dans près de 90 communes françaises. A noter que deux recours ont été déposés devant la Chambre constitutionnelle par un collectif de familles.