Le peuple aura le dernier mot
Le Conseil d'Etat fribourgeois rejette le salaire minimum

Le Conseil d'Etat fribourgeois s'oppose à l'initiative «Pour un salaire minimum» soumise au vote le 30 novembre. Il juge la mesure extrême et craint des perturbations sur le marché du travail, notamment pour l'insertion des jeunes et des personnes peu qualifiées.
Publié: 10:47 heures
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Le Conseil d'Etat fribourgeois s'est prononcé contre l'introduction d'un salaire minimum.
Photo: keystone-sda.ch
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ATS Agence télégraphique suisse

Le Conseil d’Etat fribourgeois recommande le rejet de l'initiative cantonale intitulée «Pour un salaire minimum» soumise au peuple le 30 novembre. Il juge l'initiative extrême et estime que l’introduction d’un salaire minimum risque de perturber le bon fonctionnement du marché du travail.

Le gouvernement fribourgeois s'est dit lundi sensible à la question des bas salaires. Il estime toutefois que cette initiative prévoyant que tous les salariés âgés de plus de 18 ans qui ne sont pas en formation doivent bénéficier du salaire minimum de 23 francs de l’heure ne répond pas à cet objectif et comporte des risques.

Pour le Conseil d'Etat, le salaire minimum légal risque ainsi de freiner l’insertion professionnelle des personnes peu formées, par exemple celles qui n’ont pas achevé une formation professionnelle initiale. Il estime que si l'initiative est acceptée, les jeunes sans expérience professionnelle préalable rencontreraient plus de difficultés à trouver un emploi.

Mécanisme jugé trop rigide

Autre argument avancé par le gouvernement, l’initiative ne tiendrait pas compte des personnes engagées dans des programmes visant l’insertion professionnelle comme les domaines de l’asile, de l’aide sociale et de l’assurance-chômage. Il considère que le texte peut mettre en péril des programmes à caractère social destinés aux personnes les plus vulnérables.

Le Conseil d'Etat dénonce aussi le mécanisme d’augmentation du montant du salaire minimum qu'il qualifie de rigide. En cas d’inflation, le montant du salaire minimum devrait être adapté à la hausse, même pendant une période de crise économique et de hausse du chômage. Il juge qu'il serait alors plus difficile pour les entreprises de maintenir ou de créer des emplois.

Vers une hausse des prix?

Son introduction pourrait amener certaines entreprises à augmenter leurs prix afin de compenser la hausse des coûts du travail, met en garde le Conseil d'Etat qui estime que le système de négociation des salaires dans le cadre des conventions collectives de travail (CCT) est le mieux à même de garantir un niveau d’emploi élevé ainsi qu’un marché du travail compétitif.

En cas d'acceptation par le peuple le 30 novembre, Fribourg deviendrait le sixième canton à instaurer un salaire minimum après Neuchâtel, Jura, Genève, Tessin et Bâle-Ville.

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