L'expulsion d'Afghans criminels semble plus difficile que prévu pour la Confédération. Depuis octobre 2024, le Secrétariat d'Etat aux migrations (SEM) a expulsé cinq Afghans condamnés.
Selon nos informations, une autre expulsion a échoué en raison de la résistance des autorités afghanes: un criminel qui devait quitter la Suisse s'est vu refuser l'entrée à l'aéroport de Kaboul... et est donc reparti vers la Suisse.
Le SEM reste muet sur les raisons de ce retour: «Pour des raisons de protection des données, nous ne pouvons pas nous exprimer à ce sujet». Interrogé par Blick sur les quelque 20 Afghans criminels qui doivent encore être expulsés, le SEM fait savoir que «les préparatifs sont en cours».
Le revirement de Beat Jans critiqué
En mars 2025, le SEM a encore durci sa pratique. «Les hommes célibataires dont la demande d'asile a été rejetée peuvent être renvoyés dans certaines circonstances», a fait savoir l'autorité en mars. La nouvelle évaluation est en vigueur depuis la mi-avril, mais il n'y a pas encore d'action à signaler: «Jusqu'à présent, aucune personne n'a été renvoyée en Afghanistan en raison du récent changement de pratique», confirme le SEM.
L'Organisation suisse d'aide aux réfugiés critique le changement de cap du ministre de la Justice socialiste Beat Jans: «Depuis la prise de pouvoir des talibans, la situation des droits de l'homme en Afghanistan n'a cessé de se dégrader», a fait savoir l'organisation en avril. Le SEM, quant à lui, estime que pour les «hommes non vulnérables», le retour en Afghanistan est raisonnable.
Les personnes concernées doivent séjourner en Suisse sans famille, être majeure et en bonne santé. En outre, elles doivent disposer d'un réseau de relations stable et solide dans leur pays d'origine, qui permette une réinsertion sociale et professionnelle. Les femmes, les familles, les requérants d'asile mineurs et les personnes ayant des problèmes de santé ne seraient pas concernés par ce durcissement et pourraient donc rester en Suisse.