Incroyable, mais vrai! Mardi 16 août, les opposants au F-35 devraient se réunir devant la Chancellerie fédérale à Berne pour déposer leur initiative contre l’achat de 36 avions de combat étasuniens. Ce n’était pas gagné d’avance. Le comité comptait initialement déposer son texte au printemps 2022, mais a rencontré des difficultés lors de la récolte de signatures.
Lors de la vérification par les administrations communales des listes déposées, de nombreux paraphes récoltés avaient été invalidés. Pour assurer leurs arrières et être certains de récolter 100’000 signatures valables, les initiants avaient dans un premier temps augmenté leur objectif à 110’000 en janvier, puis à 115’000 en mai, et même à 120’000 en juillet. Une barre désormais atteinte.
D’autres problèmes à l’horizon
L’horizon reste toutefois brumeux et d’autres problèmes s’annoncent déjà. Le calendrier est serré: le Conseil fédéral a jusqu’à fin mars 2023 pour lever l’option d’achat actuelle. Dans l’idéal, il faudrait donc que la population puisse se prononcer avant. Seulement voilà: avant la votation, l’initiative devra encore être traitée par le Conseil fédéral et le Parlement.
Et cela pourrait prendre du temps. Même si l’administration fédérale devait mettre les bouchées doubles comme elle le laisse entendre, il faudrait en principe compter avec un délai de treize mois. Ce qui nous amènerait à septembre 2023.
Viola Amherd voudrait acheter ses F-35 plus tôt encore
Les partisans de l’initiative ne se laissent pas démonter pour autant. Pour la conseillère nationale verte Marionna Schlatter, accélérer le processus est uniquement une question de volonté politique, comme pour la loi Covid.
Viola Amherd (Le Centre), ministre de la Défense, compte bien accélérer les choses, mais sans doute pas dans le sens espéré par la parlementaire zurichoise. La conseillère fédérale aimerait finaliser l’achat des 36 jets en septembre 2022 déjà, dès que le Conseil national aura donné son feu vert.
Une volonté affichée qui fait bondir les opposants. À leurs yeux, le Conseil fédéral et le Parlement devraient plutôt tout mettre en œuvre pour permettre à la population de se prononcer et au débat public d’avoir lieu. Il s’agit du plus gros contrat touchant à l’armement de l’histoire suisse, rappellent-ils dans leur communiqué.