«Nous avons des idées reçues sur l'été suisse»
Pourquoi avons-nous un temps aussi maussade? Un expert nous répond

La Suisse connaît une phase de pluie inhabituellement longue. Le météorologue Thomas Kleiber explique pourquoi cet été 2025 n'est toutefois pas aussi mauvais qu'on le pense. Pour la fête du 1er août, il partage un optimisme prudent.
Publié: 30.07.2025 à 16:29 heures
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De la pluie, de la pluie et encore de la pluie. La Suisse subit des intempéries qui se prolongent.
Photo: KEYSTONE
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Sandro Zulian

Où est passé l'été? Il pleut, il pleut et il pleut encore. Le week-end dernier, d'énormes quantités d'eau se sont à nouveau abattues sur la Suisse. Et les précipitations pourraient se poursuivre: jusqu'à la semaine prochaine, rien n'indique un temps estival stable en Suisse, indique MétéoSuisse. Les campeurs doivent braver l'eau, les parcs d'attraction restent déserts et les terrasses sont en grande difficulté. Même les parcs aquatiques peinent à attirer les baigneurs.

Mais pourquoi cette phase de mauvais temps dure-t-elle si longtemps? Et va-t-elle finir par s'arrêter? Thomas Kleiber, de MétéoSuisse, s'agace lui aussi de ce mauvais temps. «C'est surprenant, même pour moi. Je trouve que le temps n'est vraiment pas beau. Mais nous avons de mauvaises attentes vis-à-vis de l'été suisse.»

La chaleur est devenue banale

La Suisse a connu de nombreuses vagues de chaleur ces dernières années. «C'est pourquoi on commence à considérer cela comme normal», explique Thomas Kleiber. Mais en réalité, un mois de juin ordinaire oscille en moyenne entre 23 et 24 degrés. Le sentiment d'un mauvais été, comme c'est le cas chez beaucoup de Suisses actuellement, est infondé. «Jusqu'à présent, le mois de juillet est plus frais d'environ un demi-degré. Ni plus, ni moins. Et le mois de juin était bien trop chaud en comparaison. Même si certains n'aiment pas entendre cela, l'été suisse n'est pas un été méditerranéen, avec une chaleur permanente.»

Thomas Kleiber fait une autre comparaison: en moyenne, on attendrait près de 25 degrés l'après-midi en juillet. «Cela signifie que si nous avons maintenant 20 degrés pendant une semaine, c'est en fait tout aussi exceptionnel que si nous avions 30 degrés pendant une semaine. Mais s'il faisait ce temps-là, personne ne dirait qu'il fait exceptionnellement chaud.»

Actuellement, la Suisse se trouve au contraire au cœur d'une longue dépression. La phase sèche et chaude d'abord, puis les nombreuses pluies de juillet, sont dues à une «situation météorologique bloquée». «Le fait que cette situation dure maintenant aussi longtemps est exceptionnel.»

Un «optimisme prudent» pour le 1er août

Pour les dix jours à venir, Thomas Kleiber s'attend à un temps changeant. Mais «le plus triste est derrière nous». Un anticyclone estival stable avec des températures constantes supérieures à 25 degrés reste certes un vœu pieux, mais «le temps ne restera pas aussi maussade. En plaine notamment, il devrait y avoir du soleil plus longtemps.»

Les feux d'artifice du 1er août seront-ils écourtés? Probablement pas, répond l'expert, car le jour de la fête nationale sera sans doute l'un des plus cléments. «Il y a de grandes chances pour que le temps reste sec ou ne soit que brièvement pluvieux, surtout en plaine, mais aussi en Valais et dans les Grisons.» Certes, le soleil ne devrait pas être au beau fixe, mais «je suis prudemment optimiste. Le soir, je prendrai toutefois un pull avec moi.»

Et après? «Certains indices laissent penser qu'à la mi-août, la situation météorologique changera et que nous bénéficierons d'un temps plus chaud et plus sec.» Selon lui, ces prévisions doivent toutefois être prises avec beaucoup de prudence.

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