Plus d'une nouvelle immatriculation sur deux en Suisse est un véhicule massif, qui consomme énormément. Autrement dit, un Sport Utility Vehicle (SUV). Les 55,7% d'immatriculations de 2024 ont suivi la tendance de 2023 (56,2%), observe le comparateur Comparis dans un rapport publié ce mardi 27 mai.
La légère diminution sur une année ne doit pas éclipser la tendance générale: en 2010, le total d'achats de SUV n'atteignait que 17%. «La Suisse fait ainsi partie des leaders d’une tendance mondiale», estime Comparis, qui inclut dans la catégorie «SUV» les véhicules tout-terrain, les pick-up et les crossover.
BMW, Audi et Škoda en tête, mais pourquoi?
Sur le podium des marques en vogue pour leurs SUV, BMW prend la tête avec 9,5% des immatriculations de SUV. Derrière, se trouvent Audi (8,9%) et Škoda (8,6%). En cause de cette «tendance aux SUV», observée «depuis le début du millénaire»? Le «sentiment subjectif de sécurité», évidemment, mais pas seulement.
«La position assise surélevée est confortable aussi bien pour les personnes âgées que pour les familles avec enfants, ajoute l'expert Comparis de la mobilité électrique Jean-Claude Frick. Le fait que presque toutes les marques répandues proposent désormais des SUV électriques stimule encore le développement.» De quoi se sentir moins coupable.
Electrique pas forcément écologique
Mais l'option électrique n'est pas forcément écologique. «En termes de bilan écologique, les SUV électriques ne marquent des points par rapport aux voitures à moteur thermique qu’après plusieurs années d’utilisation», souligne le spécialiste. Il l'explique par la «consommation accrue de ressources lors de la fabrication».
En comparant une BMW électrique (iX xDrive45) et l'autre thermique (X7 xDrive40i), il calcule que la première devra circuler au moins deux ans et demi pour devenir plus sobre que son équivalent à essence. Ceci en parcourant en moyenne 13'000 km par an. «Quiconque souhaite acheter un SUV électrique devrait réfléchir à la taille de la batterie. C’est à ce niveau que l’on peut vraiment réduire l’empreinte écologique», explique Jean-Calude Frick.