Chutes de bénéfices sévères
Les constructeurs automobiles allemands souffrent

Mercedes-Benz a annoncé mercredi une chute de 43% de son bénéfice net au premier trimestre de 2025. Le constructeur automobile allemand a mis en garde sur des «effets significatifs» en cas de persistance des droits de douane.
Publié: 30.04.2025 à 08:52 heures
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Entre janvier et fin mars, Mercedes-Banz a vu son bénéfice net chuter à 1,73 milliard d'euros (1,62 milliard de francs), un résultat inférieur aux prévisions des analystes et reflet des difficultés rencontrées par le secteur (archives).
Photo: Alex Plavevski
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ATS Agence télégraphique suisse

De janvier à mars, le bénéfice net a chuté à 1,73 milliard d'euros (1,62 milliard de francs), un résultat inférieur aux prévisions des analystes et reflet des difficultés rencontrées par le secteur. L'incertitude liée aux politiques commerciales et à leurs effets sur la demande «rend toute prévision fiable impossible pour le reste de l'année», prévient le groupe.

Si les politiques commerciales actuelles perdurent, les marges des divisions automobile et vans, ainsi que les flux de trésorerie associés,seront impactés, selon un communiqué. La marge ajustée sur les ventes de la division automobile a représenté 7,3% au premier trimestre, ce qui est dans la lignée des attentes. Elle doit toujours être comprise entre 6% et 8% sur l'année.

En tout 446'300 véhicules particuliers de la marque à l'étoile ont été vendus jusqu'à fin mars dans un environnement de marché jugé «dynamique» et avant le lancement commercial d'un nouveau coupé sportif CLA.

Volkswagen aussi en difficulté

En prarallèle, le constructeur automobile Volkswagen, fleuron en crise de l'industrie allemande, a fait état mercredi d'une chute de son bénéfice net au premier trimestre, malgré la hausse des ventes, en raison de la baisse des livraisons de ses modèles les plus rentables, de la hausse des coûts fixes et d'effets exceptionnels.

Le groupe a dégagé un bénéfice net de 2,19 milliards d'euros, en baisse de 40,6% sur un an, a-t-il indiqué dans un communiqué. C'est mieux que ce que prévoyaient les analystes sondés par la plateforme financière Factset, qui tablaient sur un bénéfice divisé par deux.

Cette baisse contraste avec la hausse du chiffre d'affaires, de 3%, à 77,56 milliards d'euros, porté par le retour à la hausse des livraisons de voitures dans le monde (+1,4%), notamment aux Etats-Unis (+4,4%), le deuxième marché national du groupe après la Chine, où les ventes ont continué de dégringoler (-7,1%).

Le groupe aux dix marques, qui comprend également Audi, Porsche et Skoda, avait publié début avril un avertissement sur résultats en raison «d'effets exceptionnels». La baisse de la rentabilité des ventes, à seulement 3,7% contre 6,8% à la même période l'an dernier, est notamment due à la baisse des livraisons de voitures de luxe, les plus rentables, et à une hausse des coûts fixes, explique le communiqué.

En outre, les provisions qu'il a dû constituer en lien avec les objectifs d'émissions de CO2 de l'Union européenne ainsi que les coûts de restructuration de Cariad, son unité de logiciels en difficulté, ont pesé sur ce résultat, a-t-il prévenu début avril.

Volkswagen avait également évoqué la dépréciation du coût des véhicules en transit à cause des droits d'importation supplémentaires de 25% introduits aux États-Unis au début du mois d'avril.

Déjà affaibli par la chute de sa rentabilité, qui a conduit le groupe à annoncer l'hiver dernier la suppression de 35.000 emplois, Volkswsagen est particulièrement touché par la hausse des droits de douane car la grande majorité des voitures qu'il vend à la clientèle américaine est importée. Mi-avril, le PDG du groupe, Oliver Blume, a évoqué dans la presse allemande la possibilité de relocaliser une partie de la production de la marque Audi aux États-Unis.

Le groupe doit faire face «à un environnement d'incertitude politique, de restrictions commerciales et de tensions géopolitiques croissantes (...)», indique le communiqué. Il a toutefois maintenu ses prévisions pour l'année 2025, tablant toujours sur une rentabilité des ventes entre 5,5 et 6,5%.

Trump donne le rythme

Le président américain, Donald Trump, a allégé mardi le fardeau des droits de douane pour les constructeurs automobiles fabriquant aux Etats-Unis avec des pièces importées, notamment en évitant un cumul de ces taxes en vigueur depuis début avril.

Mercedes exporte notamment des véhicules de taille moyenne depuis l'Europe (Mercedes GLC et Classe C) et produit des SUV dans une usine américaine de l'Etat d'Alabama.

Le groupe de Stuttgart a déjà dit envisager d'augmenter sa production et de transférer celle d'un modèle supplémentaire aux Etats-Unis.

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