Cela en vaut-il la peine?
Les villes suisses injectent toujours plus d'argent public pour les locations de vélos

Les systèmes de location de vélos comme PubliBike ne seraient guère viables sans le soutien de l'Etat. Les subventions ne cessent d'augmenter et, depuis peu, les CFF s'en mêlent également.
Publié: 03.07.2025 à 20:31 heures
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La transition vers une utilisation plus fréquente du vélo est un objectif central de la politique environnementale suisse.
Photo: KEYSTONE
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Nastasja Hofmann

La location de vélos est en plein essor dans les villes suisses. Mais les prestataires privés, comme PubliBike dépendent pour cela d'un soutien financier. Publibike, autrefois une filiale de la Poste, a déjà fait parler d'elle dans le passé pour ses chiffres rouges.

Entre-temps, l'entreprise est devenue autonome et a adapté sa stratégie. Mais le patron de PubliBike, Markus Bacher, a déclaré sans ambiguïté que «sans argent public, un système de location de vélos ne peut pas couvrir l'ensemble de ses coûts». 

La ville de Berne donne beaucoup

La loi sur le CO₂ suit un principe simple: les émissions de gaz à effet de serre en Suisse doivent diminuer. C'est l'une des raisons pour lesquelles les villes veulent prendre le virage du vélo. En effet, le trafic est à l'origine d'environ un tiers des émissions de gaz à effet de serre de la Suisse. Toutefois, les vélos en libre-service sont loin d'être utilisés par tout un chacun. Et l'offre est loin d'être gratuite.

En 2018, Berne s'est dotée d'un système public de location de vélos. Dans la capitale, la gestion des stations «Velo Bern» est assurée par PubliBike. Le contrat arrivant à son terme fin 2025, un appel d’offres public a été lancé pour le renouveler. PubliBike a de nouveau été sélectionné pour assurer ce service de location de vélos, mais à des conditions différentes.

Le contrat prolongé court jusqu'en 2033, mais ce qui attire l'attention, c'est le montant des subventions qui devraient être versées au total: 7,62 millions de francs. Jusqu'à présent, le tout était gratuit. Les recettes générées jusqu'à présent par les abonnements et la publicité n'ont toutefois pas permis de couvrir les coûts de PubliBike.

Dans un communiqué, la ville de Berne écrit: «A l'avenir, toutes les communes participantes verseront des contributions d'exploitation en faveur de PubliBike. Pour la ville de Berne, celles-ci s'élèvent à 440'000 francs par an». Réparties sur les huit années du contrat, ces subventions des pouvoirs publics s'élèvent à environ 3,5 millions de francs.

Largement approuvé par le Parlement et le peuple

Berne semble convaincue du potentiel des vélos en libre-service. Il faut dire qu'en n 2023, environ 1,7 million de trajets ont été effectués – 700'000 de plus qu'en 2019. C'est sans doute pour cette raison que le crédit de 7,62 millions de francs n'a pas été contesté par le Parlement bernois.

Seul le groupe de l'Union démocratique du centre (UDC) a critiqué la décision. Le parti de droite conservatrice n'est pas opposé à un système de vélos en libre-service, mais il estime qu'il ne doit pas être davantage étendu. Avec 61% de oui, le peuple a cependant approuvé le crédit dans les urnes en février 2025.

Plus de critiques en ville de Zurich

Zurich collabore également avec PubliBike.. Ici aussi, le nouveau contrat de prestations prévoit des subventions bien plus élevées. Pour l'exploitation et l'entretien, la ville de Zurich versera une subvention d'environ 13 millions de francs au total au cours des dix prochaines années.

Le conseil municipal zurichois a approuvé cette offre, mais pas aussi clairement qu'à Berne: 68 voix contre 46. Une décision populaire n'a pas été nécessaire en raison du montant du crédit.

La ville prévoit d’une part d’étendre le réseau de base pour un montant de 6,3 millions de francs. D'autre part, un crédit supplémentaire de 1,3 million est envisagé à Zurich pour des investissements, ainsi qu’une dépense annuelle récurrente de 500'000 francs destinée à financer des prestations complémentaires.

L'investissement dans le changement de mode de transport semble également fonctionner dans la capitale économique. En 2024, près de 900'000 trajets ont été effectués. Et les prévisions de la base de données en ligne Statista donnent de l'espoir: le marché devrait croître continuellement.

Les CFF sont également impliqués

Les CFF sont également impliqués dans le projet PubliBike en tant que partenaires du projet. L'un de leurs objectifs est d'établir le vélo comme élément fixe des transports publics. Pour ce faire, ils ont présenté en mai leur dernier projet, qui devrait faire encore augmenter le nombre d'utilisateurs du service de location de vélos.

Il est désormais possible de louer un vélo PubliBike simplement en tenant son SwissPass contre le cadenas du vélo. Plus besoin de télécharger l’application, de s’enregistrer ou de choisir un abonnement. Le paiement se fait automatiquement via le moyen de paiement associé au SwissPass.

Pour pouvoir utiliser le réseau de clients des CFF, PubliBike reçoit une indemnisation sous forme de « management fee ». En contrepartie, l’entreprise renonce à collecter les données personnelles des utilisateurs. Elle n’a donc pas accès aux informations clients du SwissPass, comme le précise son CEO, Markus Bacher.

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