Les Suissesses sensibles aux discriminations de genre… mais pas si féministes. Ce mardi 10 juin, quelques jours avant la grève des femmes du 14 juin, le magazine «ELLE» ne cache pas son étonnement devant les résultats «surprenants» du sondage réalisé par l'institut MIS Trend. Au total, 1385 femmes suisses – de plus de 18 ans et de tous bords politiques – ont répondu au questionnaire diffusé en mai dernier sur «leur perception des inégalités, leur rapport au féminisme et leur volonté d’agir».
Résultats? 87% des sondées estiment que les inégalités liées au genre sont bien présentes en Suisse. Une quasi-unanimité, donc. Un poil plus chez les femmes se disant de gauche (96%) que chez celles se disant de droite ou du centre (82%). Une différence que l'on retrouve entre les Romandes (93%) et les Alémaniques (85%).
C'est dans la vie professionnelle que l'écrasante majorité des sondées perçoivent encore des inégalités de traitement liées au genre. Le magazine «ELLE» détaille: «Elles sont 87 % à identifier le monde du travail comme le principal terrain des discriminations, un avis particulièrement prononcé chez les 30-44 ans et les 45-59 ans, générations souvent prises entre carrière et responsabilités familiales.» Restent d'autres milieux comme la vie familiale (50%), les retraites (45%), le monde politique (31%), la vie sociale (23%) ou le sport (19%).
C'est dans la vie professionnelle que l'écrasante majorité des sondées perçoivent encore des inégalités de traitement liées au genre. Le magazine «ELLE» détaille: «Elles sont 87 % à identifier le monde du travail comme le principal terrain des discriminations, un avis particulièrement prononcé chez les 30-44 ans et les 45-59 ans, générations souvent prises entre carrière et responsabilités familiales.» Restent d'autres milieux comme la vie familiale (50%), les retraites (45%), le monde politique (31%), la vie sociale (23%) ou le sport (19%).
Peu de féministes, surtout des Romandes
Ces chiffres ont de quoi détonner avec les 39% de Suissesses – seulement – qui se déclarent «féministes». Quand bien même le mouvement à facettes multiples aspire à l'égalité entre toutes et tous. Ainsi, l'étiquette dérange 61% des participantes au sondage. Les plus jeunes (18-29 ans) sont les plus attachées à ce terme, mais seulement pour 47% d'entre elles.
Le chiffre baisse de génération en génération – 38% chez les 30-44 ans, 32 % chez les 45-59 ans – avant de remonter à 39% chez les 60 ans et plus. Les séniores ont «connu les grandes mobilisations féminines des années 1970 et 1980», avance «ELLE». Et on assiste à un véritable Röstigraben du féminisme: une courte majorité des Romandes (51%) se reconnait sous l'étiquette «féministe», contre 33% des Alémaniques.
Un mouvement «trop radical»?
Actuellement, le féminisme est plutôt associé à la gauche de l'échiquier politique – 61% des femmes de gauche se disent féministes, contre 29% à droite et 22% chez les femmes apolitiques. Raison pour laquelle plus de la moitié des sondées se distancie de ce mouvement en le qualifiant de «trop radical», surtout à droite. La sociologue Ilana Dutoit, interrogée par «ELLE», estime que cette réponse cache des stéréotypes «proprement misogynes» associés aux femmes militantes, même par d'autres femmes, comme «l'hystérie et l'irrationalité».
Le mouvement féministe et la grève du même nom, prévue le 14 juin, semblent aussi souffrir d'une perception de «manque d'efficacité». 78% des Suissesses déclare n'avoir jamais participé à la marche, que sa couleur soit le rose ou le violet.
Plus surprenant, cinq ans après la première édition qui avait rassemblé près d'un demi-million de personnes dans les rues, 65% des sondées déclarent n'avoir pas ou peu entendu parler de la grève féministe du 14 juin. Au total, selon le sondage, seules 3% des femmes prévoiraient de manifester ce samedi 14 juin 2025. Ce qui représente tout de même plus de 100'000 personnes.