Mais il est encore temps d'agir
Face au réchauffement climatique, les glaciers sont plus vulnérables que prévu

Une nouvelle étude révèle que les glaciers sont plus vulnérables au changement climatique que prévu. Sans action, 76% de leur masse pourrait disparaître. Limiter le réchauffement à 1,5°C permettrait toutefois de préserver plus de la moitié des glaciers.
Publié: 30.05.2025 à 02:08 heures
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Les glaciers, comme celui d'Aletsch sur l'image, constituent d'importants régulateurs climatiques et jouent un rôle crucial dans l'approvisionnement en eau douce de milliards de personnes (archives).
Photo: JEAN-CHRISTOPHE BOTT
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ATS Agence télégraphique suisse

Les glaciers sont plus vulnérables au changement climatique qu'on ne le pensait, rapporte jeudi une étude. Les trois quarts de leur masse pourraient disparaître dans les siècles à venir si rien ne change, une fonte qui aurait des conséquences dramatiques.. L'étude, réalisée par une vingtaine de scientifiques internationaux et publiée dans la prestigieuse revue Sciences, offre la vision la plus détaillée à ce jour des risques encourus.

Selon cette analyse effectuée grâce à huit modèles climatiques, la fonte des glaciers mondiaux serait sur le long terme bien plus importante qu'escompté, notamment dans le cas où le monde maintiendrait sa trajectoire actuelle de réchauffement climatique. La perte est estimée de 76% des glaces actuelles.

Cette perspective très sombre s'accompagne toutefois d'un «message d'espoir». C'est ce que relève auprès de l'AFP l'un des co-auteurs, le glaciologue Harry Zekollari de la Vrije Universiteit Brussel en Belgique.

Effets délétères sur le très long terme

En effet, dans le cas où l'humanité parviendrait à maintenir la hausse des températures sous le seuil des 1,5 degré Celsius par rapport à l'ère préindustrielle, conformément à l'accord de Paris sur le climat, plus de la moitié de la masse actuelle des glaciers serait préservée, selon leurs projections. Selon la communauté scientifique, le monde s'est déjà réchauffé d'au moins 1,2 degré et pourrait atteindre les +2,7 degrés d'ici à 2100 sous les politiques existantes.

Cette hausse des températures se reflète de manière disproportionnée en altitude, l'augmentation de la température moyenne de l'air au-dessus des glaciers étant 80% plus importante que l'augmentation globale, selon l'étude. Ses effets délétères se feront ressentir sur le très long terme, prévient l'étude.

Davantage vulnérables dans les alpes

Ainsi, même si le monde cessait immédiatement ses émissions polluantes, les glaciers continueraient de fondre de façon conséquente, l'étude évaluant à 39% la perte globale de leurs glaces dans un tel scénario. Répartis à travers le globe, les glaciers ont déjà perdu environ 5% de leur volume depuis le début du siècle, avec des grandes disparités régionales.

Leur volume est ainsi passé de -2% en Antarctique à -40% dans les Alpes. Dans ce massif montagneux européen comme dans les Rocheuses américaines et canadiennes, les glaciers sont davantage vulnérables en raison notamment de leur localisation, leur taille et leur altitude.

Mercredi 28 mai, une grande partie glacier du Birch, dans le Haus-Valais, a cédé, ensevelissant la quasi-totalité du village de Blatten. Les causes de cet effondrement restent pour l'heure incertaines.

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