Invitée ce lundi soir dans le 19:30 de la RTS, la conseillère d’État genevoise en charge de la sécurité Carole-Anne Kast a fait une déclaration qui a laissé certains bouche bée. Initialement, la socialiste s’est rendue sur le plateau de Philippe Revaz pour annoncer une bonne nouvelle: la criminalité est en baisse au bout du Léman et le sentiment d’insécurité l’est logiquement tout autant, bien que les récentes scènes de drogues à ciel ouvert ne soient pas prises en compte dans les statistiques.
La conseillère d’État a donc répondu à plusieurs questions concernant ces chiffres avant d’être invitée à s’exprimer sur une autre affaire qui secoue Genève: une prostituée a déposé plainte contre un policier genevois pour viol aggravé. Les faits se seraient déroulés dans une voiture, il y a cinq ans.
«Quelle insulte aux victimes!»
«On imagine que c’est un choc?», demande alors le présentateur à propos du scandale. «Non, je ne pense pas que ce soit un choc, balaie d'emblée Carole-Anne Kast. La police est une grande institution et il peut y avoir, comme dans toute institution, des personnes qui s’égarent.» Et la ministre de préciser: «Ces faits ont eu lieu il y a cinq ans. Ce qui pour moi est important, c’est de travailler sur des mesures dans la police pour que cela ne puisse pas se reproduire, et surtout travailler pour l’accueil des victimes.» Autrement dit: circulez, y'a rien à voir.
Mais les propos de la ministre n’ont pas été du goût de tout le monde sur les réseaux sociaux. Notamment dans le camp de l'Union démocratique du centre (UDC). La conseillère nationale genevoise Céline Amaudruz s’est fendue d’un post sur Facebook: «Dixit Carole-Anne Kast au 19:30, une personne qui viole est une personne qui s'égare...» Son collègue à Berne Thomas Bläsi abonde dans les commentaires: «Quelle insulte aux victimes!»
Nombreux sont les internautes à avoir réagi peu après l'interview de l'ancienne juriste. «J'étais bien sur le cul quand j'ai entendu ça», affirme l'un d'eux contacté par Blick. Une autre écrit sur Facebook: «Je suis restée bouche bée. Surtout que le début de la phrase, c'était: 'non, je ne suis pas choquée'. J'imagine qu'elle s'est mal exprimée, mais bon...»
Une «polémique stérile»
Contacté par Blick, le Département des institutions et du numérique dirigé par la socialiste répond aux détracteurs: «C'est une polémique stérile et personne ne peut prétendre que Madame Kast voulait minimiser ce genre de comportement. Mme Kast a toujours déclaré que la protection des victimes, quel que soit leur statut, est un de ses combats permanents.»
Pour le reste du traitement de cette affaire qui agite la Cité de Calvin, le Département précise qu'elle est «actuellement aux mains de la justice» et que «Mme Kast n'a pas d'autres commentaires à faire».