Licenciements à venir?
Le Grand Conseil vaudois veut annuler les coupes dans la santé

Le Grand Conseil vaudois s'oppose aux coupes budgétaires dans la santé. Une résolution demandant au Conseil d'Etat de revenir sur la réduction de 20 millions de francs a été largement adoptée.
Publié: 17:38 heures
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Vaud est sommé de renoncer à 20 millions d’économies dans la santé.
Photo: Keystone
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ATS Agence télégraphique suisse

Les coupes budgétaires dans la santé vaudoise annoncées par le gouvernement cet été ont vivement fait réagir le Grand Conseil. Les députés ont très largement voté mardi une résolution demandant au Conseil d'Etat de faire marche arrière sur la coupe globale de 20 millions de francs, craignant pour les hôpitaux régionaux et donc les soins de proximité.

A l'heure où la situation financière du Canton de Vaud impose des mesures d'assainissement, des réductions de subventions pour l'ensemble des partenaires de la Direction générale de la santé (DGS) sont nécessaires. Des courriers ont été envoyés aux partenaires concernés, avait confirmé mi-juillet le Département de la santé et de l'action sociale (DSAS).

Licenciements à venir?

La Fédération des hôpitaux vaudois (FHV), qui chapeaute les douze hôpitaux régionaux du canton, s'était alors dit sous le choc. Plusieurs partis et syndicats avaient aussi réagi dans la foulée, tous inquiets pour les prestations à la population et pour le personnel de ces établissements de régions périphériques.

Certaines structures comme les Pôles santé du Pays-d'Enhaut et de la Vallée de Joux pourraient perdre jusqu'à 25 à 30% de leur budget, selon la FHV. De nombreux licenciements pourraient en découler, sachant que le 70-75% des coûts de ces établissements hospitaliers est constitué par le personnel.

«Mise à mort»

Mardi au Grand Conseil, ces inquiétudes ont été relayées par la députée UDC Céline Baux et la résolution qu'elle a défendu devant le plénum. «Le ciel est tombé sur la tête de ces établissements régionaux (...) Ces 20 millions d'économies imposées à la FHV se font sur le dos des régions périphériques», a-t-elle affirmé. «Cela équivaut à la mise à mort de ces Pôles santé», a ajouté l'élue du Pays-d'Enhaut.

«La mission des Pôles de santé ont un coût certain, mais ils sont nécessaires aux soins de proximité», a-t-elle insisté. Sa résolution veut donc inciter le Canton à faire marche arrière sur les coupes annoncées. «Il en va de l'équité entre la population vaudoise en matière d'accès aux soins», a-t-elle souligné.

Chaque groupe politique a ensuite pris la parole, tous les partis soutenant la résolution. Députée PLR et présidente de la FHV, Carole Dubois, a évoqué des «conséquences graves», des «prestations qui seront supprimées» voire «un risque de fermeture des deux Pôles de santé (Vallée de Joux et Pays-d'Enhaut). Elle a exigé l'ouverture d'un dialogue avec le gouvernement sur le montant des coupes.

A gauche, on a dénoncé des «mesures court-termistes», «une ineptie aux conséquences graves et directes», «une inégalité renforcée quant à l'accès aux soins» ou encore «une médecine à deux vitesses». «Il faut renforcer et non pas casser le service public», a résumé l'élu de la gauche radicale (EP) Vincent Keller. «On ne peut pas couper arbitrairement dans les petits hôpitaux de proximité», a dit pour sa part le député UDC Cédric Weissert.

«Manque de courage, finesse et exemplarité»

De nombreux élus sont intervenus dans le débat. Plusieurs ont dénoncé la manière de communiquer en plein été. «Un manque de finesse», a affirmé le Vert'libéral David Vogel, ajoutant «un manque de courage et un manque d'exemplarité», en référence respectivement au côté «débrouillez-vous, faites moins avec 25-30%» et à «l'incapacité du gouvernement à imposer lui-même des baisses de coût et de charges» au sein de l'administration cantonale.

Seule représentante du Conseil d'Etat au moment du débat, la ministre centriste Valérie Dittli, qui n'est pas en charge de la santé, n'a pas souhaité prendre la parole au nom du gouvernement sur le sujet. Au vote, la résolution a été acceptée par 117 oui et seize abstentions.

Pour mémoire, le Conseil d’Etat a annoncé des mesures d'assainissement à hauteur de 94 millions en 2025. Le budget 2026 sera, lui, fortement impacté avec des économies d'environ 300 à 400 millions pour respecter le cadre légal du petit équilibre.

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