«Il fait plus chaud dans notre pays»
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Les touristes et la canicule:«Il fait plus chaud dans notre pays»

Comment les touristes supportent la canicule?
«Les 30 degrés de la Suisse? C'est presque un soulagement!»

Alors que la Suisse suffoque, les touristes ne semblent pas atteints outre mesure par la canicule. Venus des Etats-Unis ou d'Asie du Sud-Est, ils jugent les 30°C suisses bien dérisoires à côté des températures qu'ils subissent chez eux. Reportage.
Publié: 02.07.2025 à 06:58 heures
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Dernière mise à jour: 02.07.2025 à 09:51 heures
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La barre des 30 degrés a été franchie dans la célèbre station d'Interlaken.
Photo: Martin Meul
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Martin Meul

Dès que le thermomètre grimpe au-dessus des 30 degrés en Suisse, le mot est lâché: canicule. On soupire, on ouvre grand les fenêtres, on cherche désespérément un coin d’ombre.

Mais pour de nombreux touristes en vacances en Suisse, cette vague de chaleur est toute relative. Ella Marie Moran, 10 ans, est originaire de la région de Dallas, aux Etats-Unis. Ses parents et elle séjournent en ce moment à Interlaken, dans l'Oberland bernois. «30 degrés? Ce n’est rien du tout, on se croirait presque en hiver», confie la jeune américaine à Blick en rigolant.

Chez elle, les températures avoisinent actuellement les 38 degrés. «Ça, c’est de la vraie chaleur», lance-t-elle. Pas étonnant donc qu’elle supporte sans problème l’absence de climatisation. «Ici, on peut s’en passer. Chez nous, c’est déjà différent», explique-t-elle. Son père approuve d’un signe de tête.

Ella Marie Moran, 10 ans, est venue de Dallas avec ses parents.
Photo: Martin Meul

Viège étouffe, pas ses campeurs

Nihaya, 15 ans, et sa mère Fri Okta partagent cet avis. Originaires d’Indonésie, elles sont habituées à des conditions bien plus extrêmes. «Avec l’humidité, on atteint facilement les 40 degrés là-bas. Alors les 30 degrés d’Interlaken, c’est presque un soulagement», sourit Nihaya. 

Nihaya, 15 ans, et Fri Okta, 42 ans, sont elles aussi habituées à d'autres températures dans leur Indonésie natale.
Photo: Martin Meul

Pinky une jeune touriste de 20 ans venue de Hong Kong, abonde dans le même sens: «Il fait tout sauf trop chaud ici», assure-t-elle. «L’été en Suisse est vraiment agréable.»

Les températures en Suisse valent bien un pouce vers le haut, estime "Pinky", 20 ans, originaire de Hong Kong.
Photo: Martin Meul

Du côté du Valais, la chaleur est tout aussi accablante. A 8h30 du matin, le thermomètre dépasse déjà largement les 20 degrés. Au camping de Viège, la vie commence doucement à s’animer sous les tentes, dans les camping-cars et les vans. On prend le petit-déjeuner, on fait sa toilette matinale et on jette un bref coup d'œil vers le ciel: la journée s'annonce pénible.

Les habitants de Viège sont rodés. La commune est l’une des plus chaudes de Suisse. On y compte une vingtaine de journées caniculaires par an, bien plus qu’à Zurich ou Berne. Ici, les températures supérieures à 35 degrés n’ont rien d’exceptionnel. Quand la Suisse sue, Viège est en nage.

«Je ne veux pas de clim»

Le camping-car de Marlies et de Fritz Bachmann trône en plein cagnard. Originaires de Berne, les deux quinquagénaires ont décidé de passer leurs vacances d'été à Viège. «Bien sûr qu’il peut faire très chaud», admet Fritz Bachmann. «C’est pour ça qu’on a une règle: tout protéger et faire un maximum d'ombre.»

Marlies Bachmann tempère: «On finit par s’habituer à la chaleur.» Et quand elle devient vraiment étouffante, il reste une solution: prendre de la hauteur. «Hier, on est montés dans un alpage de la région. Là-haut, il faisait agréablement frais», raconte la campeuse. Dans les faits, le couple pourrait rafraîchir son campig-car. Mais Marlies Bachmann s’y oppose: «Je ne veux pas de clim. Ça rend malade.» Et tant qu'il fait un peu frais la nuit, tout va bien, ajoute son mari.

Pour lutter contre la chaleur, Marlies et Fritz Bachmann misent sur l'ombre et l'obscurité.
Photo: Martin Meul

Deux couples de retraités ont fait le déplacement jusqu’à Viège depuis le canton de Soleure. Tandis qu'Ernst et Sonja Schläfli ont choisi de dormir sous tente, Heinz et Hanna Bütler ont opté pour le camping-car. 

De l'ombre et de la bière fraîche

Eux non plus ne veulent pas entendre parler d'air conditionné. «On n’a pas besoin de ça», affirme Hanna Bütler. Ce qui compte vraiment, c’est l’emplacement, précise son mari Heinz en désignant les arbres alentour. «On a de l’ombre toute la matinée et à partir de 19 heures le soir, ça change tout.»

Ernst Schläfli, Heinz Bütler, Hanna Bütler et Sonja Schläfli passent de bonnes vacances, malgré la chaleur.
Photo: Martin Meul

Pendant ce temps, Sonja Schläfli profite du soleil: «C’est quand même bien mieux que de la pluie sans interruption», lance-t-elle. Et lorsque la température devient trop lourde, son mari Ernst a une solution toute trouvée: «Une bière fraîche, ça aide toujours », plaisante-t-il. Tout le monde acquiesce. «Et puis sinon il y a la fontaine», ajoute Heinz. «En cas de besoin, on peut toujours s’y rafraîchir.» Et si cela ne suffit pas, il y a une piscine pas loin de là.

Le choix de l'emplacement est crucial, estiment les quatre amis.
Photo: Martin Meul

La chaleur n'est pas parvenue à freiner l'enthousiasme général des pensionnaires du camping de Viège. «C’est l’été, alors forcément, on transpire», résument avec humour deux touristes autrichiens.

«Canicule? Quelle canicule»

A Brigue, toujours en Valais, l’ambiance reste tout aussi détendue au pied du château de Stockalper. Une trentaine de touristes venus de Hongkong sont venus visiter ce monument historique. Il est midi et on frôle les 30 degrés. Pourtant, beaucoup portent des vêtements à manches longues.

Originaire de Hong Kong, Thomas trouve les températures en Suisse très agréables.
Photo: Martin Meul

C’est aussi le cas de Thomas, un jeune touriste de 18 ans, qui arbore un pantalon et garde une veste sous le bras. «Canicule? Quelle canicule?», plaisante-t-il. Selon lui, les températures actuelles en Suisse sont «très agréables et tout à fait supportables». «Ici, l’air est beaucoup plus sec qu’à Hongkong», explique-t-il. «C’est seulement quand chaleur et forte humidité se combinent que ça devient pénible. Là, il fait juste beau.»

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