Chaque commune ne peut compter que 20% de résidences secondaires. C'est ce que veut la loi. Mais il y a une faille: la transformation en résidences secondaires de logements principaux régis par l'ancien droit n'est pas concernée par la nouvelle législation.
Il en résulte que dans les stations touristiques suisses, environ 32'000 des 80'000 résidences principales peuvent être réaffectées et vendues comme logements de vacances.
Cela implique des conséquences non négligeables pour des communes comme Flims, dans les Grisons: le marché du logement s'assèche, et les habitants réguliers comme les travailleurs temporaires ne trouvent guère de logements.
Flims fait partie des communes ayant le plus fort taux de résidences secondaires au niveau national. Mais ce problème concerne aussi d'autres régions. Les stations touristiques de l'Oberland bernois et du Valais sont également touchées. Ceux qui n'y trouvent pas de logement bon marché appartenant à la commune ou à l'entreprise doivent s'orienter vers le marché des résidences secondaires... pour lesquelles les prix ont explosé.
Aussi dans l'Oberland bernois
La commune de Saanen, dans l'Oberland bernois, dont font partie des localités comme Gstaad ou Schönried, constate une forte demande de logements, comme elle l'a fait savoir à Blick. Alors même que l'offre y est faible.
Toutefois, cette situation n'est pas uniquement due aux résidences secondaires, mais aussi aux habitations louées à des vacanciers. C'est aussi le cas dans la commune de Lauterbrunnen (BE). Là-bas, les logements qui existaient déjà avant l'initiative sur les résidences secondaires, et qui ne sont donc pas inscrits au registre foncier, sont libres d'utilisation. C'est pourquoi ils seraient souvent utilisés ou vendus comme logements de vacances.
Autre problème: impossible de créer de nouvelles zones à bâtir
La demande de logements dans les communes de la destination touristique Aletsch Arena, dans le Haut-Valais, est également importante. La loi sur les résidences secondaires ainsi que les demandeurs de logement fortunés feraient grimper les prix de l'immobilier à un niveau trop élevé. Résultat: les biens deviennent tout simplement inabordables pour la population locale.
Une autre problématique découle de la loi sur l'aménagement du territoire: il est pratiquement impossible pour une commune d'aménager de nouvelles zones à bâtir. Ce qui est doublement brutal: la population locale ne trouve pas de biens existants et ne peut pas non plus réaliser de nouvelles constructions, puisque les terrains à bâtir manquent.