Un avion à 109 millions...
A peine inauguré, le luxueux jet du Conseil fédéral est déjà cloué au sol!

L'avion du Conseil fédéral, d'un coût de 109 millions de francs, va subir une mise à niveau. Le jet restera en France jusqu'à la fin du mois d'octobre afin d'installer un système de protection complexe contre les menaces potentielles.
Publié: 06:34 heures
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Dernière mise à jour: 07:23 heures
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Le Global 7500 du Conseil fédéral est le plus grand jet d'affaires au monde.
Photo: DR
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Daniel Ballmer

En achetant le modèle Global 7500 du constructeur canadien Bombardier, le Conseil fédéral s'est offert le plus grand jet d'affaires au monde. L'appareil, qui dispose de 19 places assises, peut voler jusqu'à 982 km/h, une vitesse proche du supersonique. Ses 14'000 kilomètres d'autonomie lui permettent de rallier Berne à Sydney sans la moindre escale. 

La Confédération a dû débourser environ 109 millions de francs pour s'offrir ce joyau volant. Fin janvier 2025, l'Office fédéral de l'armement Armasuisse a officiellement présenté l'avion, qui a effectué son premier vol le mois suivant.

Au top, mais au sol

Seulement voilà, à peine cinq mois après son voyage inaugural, le nouveau jet du Conseil fédéral est déjà à l'arrêt. Et ce, pour une durée de plusieurs mois.

Selon le portail «Inside Paradeplatz», l'appareil est actuellement cloué au sol à l'aéroport de Bordeaux, en France, et il ne devrait pas redécoller avant octobre. D'ici là, le ministre des Affaires étrangères Ignazio Cassis pourra toujours se déplacer en avion, le Conseil fédéral disposant de deux autres jets: le Falcon 900EX de Dassault et le Citation Excel 560XL de Cessna.

Protection contre les armes guidées

L'interruption des activités du Global 7500 n'est pas due à une panne, mais à des travaux de modernisation. En effet, l’appareil doit être équipé d’un système d’autoprotection. Ce dispositif lui permettra notamment de se protéger des missiles sol-air portatifs. Des armes portables utilisées principalement pour abattre des avions ou des hélicoptères

L'installation d'un tel système sur un avion civil est une opération extrêmement complexe, qui revêt des enjeux à la fois techniques, réglementaires, logistiques et opérationnels, comme l'explique un porte-parole de l’armée à Blick. Dans un premier temps, il s'agira d'installer le dispositif, d'y intégrer les logiciels et enfin d'établir la connexion.

Le système devra ensuite être testé en vol, après quoi seulement, il pourra être certifié et officiellement autorisé. Un tel changement nécessitera également de former les pilotes et le personnel au sol.

Le nouveau jet polémique

Les avions transportant des membres de gouvernements sont régulièrement équipés de systèmes d’autoprotection, précise encore le porte-parole de l’armée. «Avec l’évolution de la situation géopolitique, la Suisse a, elle aussi, décidé d’installer un tel dispositif dans son nouvel avion d’Etat.» L’objectif est clair: garantir la sécurité des chefs d’Etat ou des délégations de haut rang lors de déplacements à l’étranger, en particulier vers les régions instables.

Ce n'est pas la première fois que le Global 7500 fait parler de lui. A peine entré en service, il était resté bloqué plusieurs jours à Antalya, en Turquie, en raison de problèmes de moteur. Auparavant, il avait aussi fait déjà fait grincer des dents lorsque Blick avait révélé que l'avion était trop grand pour les hangars de la Confédération à Berne-Belp.

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