Peu avant 17h, le 29 avril 2025, la police est arrivée en grande pompe. Les forces de l'ordre enquêtaient sur un célèbre bistrot à Zurich, le Neugasshof. Son gérant, Roland Gisler, est connu des services de justice pour avoir été condamné à quatre ans de prison en 2022 par la Cour suprême de Zurich. La raison? La police avait retrouvé chez lui 434 kilos de cannabis et des armes illégales. Depuis, son jugement a été révisé en partie et sa peine de prison sera à nouveau évaluée.
Aujourd'hui, le bistrot Neugasshof a une allure de forteresse. Des caméras de surveillance scrutent chaque recoin du bar. Ce sont elles qui ont enregistré cette fameuse rafle du mois d'avril. Roland Gisler nous a confié ces enregistrements et l'une des vidéos montre les policiers courir à travers un couloir, puis enfoncer une porte. On ne voit pas avec quel outils les policiers enfoncent la porte. Puis ils montent les escaliers.
Des images impressionnantes
L'autre vidéo montre des policiers lourdement armés descendre d'une camionnette blanche et marcher vers le bistrot. Ils sont ensuite rejoints par d'autres véhicules. Des policiers en civil avec des masques d'assaut courent vers le bar et plus tard, les forces de l'ordre arrêtent des personnes dans le bar.
D'après Roland Gisler, cette intervention est «complètement exagérée». Nous avons envoyé les images de la rafle à l'ancien commissaire de police Markus Melzl et lui avons demandé son avis. Selon lui, pour une telle enquête, il vaut mieux envoyer trop de policiers que pas assez. «On ne sonne pas à la porte d'entrée, on ouvre de force. Etant donné que nous ignorons comment les personnes à l'intérieur vont réagir, ce genre d'intervention se fait avec un équipement adéquat», nous explique l'expert.
«Comme les pompiers, nous ne voulons pas partir en intervention avec pas assez de moyens, cela pourrait être fatal.» Markus Melzl en sait quelque chose, il a lui-même dirigé une unité spéciale pendant son service. «Personnellement, je trouve que cette intervention n'est pas démesurée, surtout que dans le domaine de la drogue, on se bat souvent à couteaux tirés», reconnait-il.
Mais après l'intervention, il faut faire le point: «Lors du débriefing, il peut arriver que l'on se rende compte qu'une intervention ait été plus musclée que nécessaire, mais cela ne signifie en aucun cas qu'elle était disproportionnée», précise-t-il.