Le dimanche des élections, la commune de Chiasso a beaucoup fait parler d'elle. Le président de l'UDC Marco Chiesa a souligné devant chaque micro qui se présentait à lui: «Aucun d'entre vous ne vivrait et n'habiterait aujourd'hui à Chiasso.» Les immigrés clandestins y causeraient de gros problèmes, selon le Tessinois.
Elisabeth Baume-Schneider voit les choses différemment. Lundi, la ministre de la Justice en charge du dossier s'est elle-même rendue au Tessin. Elle y a rencontré les syndics des communes de Chiasso, Balerna et Novazzano ainsi que le président du Conseil d'Etat tessinois Raffaele De Rosa et d'autres politiciens. Et elle a visité le centre fédéral d'asile à Chiasso.
«Mon mari serait ravi»
«J'aimerais beaucoup habiter à Chiasso, et pas seulement pour les températures», a lancé Elisabeth Baume-Schneider lors d'une conférence de presse. Selon elle, la région est très passionnante. Et elle n'est pas la seule: «Je pense que mon mari aussi serait vraiment très content.»
Auparavant, la conseillère fédérale avait annoncé qu'elle examinerait des mesures pour améliorer la situation dans le domaine de l'asile. Les autorités tessinoises avaient demandé de telles mesures depuis le début de l'été.
Le sentiment d'insécurité augmente dans la population en raison d'actes criminels. La restauratrice Maria José Soler a par exemple déclaré: «Ils se battent, ils cassent des choses. Ils viennent sur notre terrasse, harcèlent et insultent les clients. Ils sont ivres, ils dérangent.» Bruno Arrigoni, le syndic de la commune de Chiasso, a déclaré que depuis le début de l'année, la police était intervenue 570 fois – environ deux interventions par jour.
Intensifier les mesures
La conseillère fédérale socialiste a souligné qu'une grande partie des requérants d'asile respectaient les règles. Seuls quelques-uns commettent des délits. Ce sont eux qui mettent notre système d'asile sous pression.
Elisabeth Baume-Schneider a ordonné au Secrétariat d'État aux migrations (SEM) d'intensifier les mesures de sécurité avec du personnel supplémentaire et des patrouilles. D'autres mesures disciplinaires au sein du centre d'asile sont également envisageables. Elle est toutefois restée vague sur les mesures concrètes, tout en précisant: «Il n'y a pas de révolution dans ce que nous pouvons faire.» Mais il serait toutefois possible d'expliquer à une personne qui a passé quelques jours en prison qu'elle a dépassé les limites et qu'elle doit, à l'avenir, respecter les règles.
Critique de l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés
Il faudrait par ailleurs discuter de la répartition des demandeurs d'asile dans les cantons. «Mais il est trop tôt pour dire que nous allons revoir le système de répartition.»
La critique de la politique des réfugiés d'Elisabeth Baume-Schneider ne vient pas seulement de l'UDC. Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) constate certes des améliorations en matière d'hébergement. «Mais des lacunes subsistent malgré tout», peut-on lire dans un communiqué de presse. Le HCR identifie par exemple un potentiel d'amélioration dans la prise en charge des personnes ayant des besoins particuliers, comme les mineurs voyageant seuls.