Les partenariats publics-privés devront être encouragés dans le domaine du numérique. Le National a adopté lundi, par 87 voix contre 72 et 25 abstentions, une motion du Conseil des Etats demandant que la Confédération participe à des projets numériques phares privés d’intérêt public.
Santé, formation, identité électronique: auteur de la motion, Benedikt Würth (Centre/SG) voit plein de domaines dans lesquels il est possible que les secteurs privé et public collaborent. Il faut non seulement investir dans les capacités technologiques mais aussi agir en faveur d’une acceptation de la digitalisation dans la société.
La Suisse en retard
Un financement de départ étatique donnerait des impulsions décisives à de bonnes initiatives à fort impact. Ce d’autant plus que la Suisse prend de plus en plus de retard dans le domaine numérique, a relevé Simon Stadler (Centre/UR).
Le Conseil fédéral est prêt à créer une base juridique en ce sens. Un financement ponctuel complète bien les instruments existants, selon le chancelier de la Confédération Walter Thurnherr. Une collaboration non bureaucratique entre les secteurs privés et publics est appelée à devenir de plus en plus nécessaire à l’avenir.
Mais plusieurs élus ont voté contre ou se sont abstenus, car ils jugent le champ d’application de la motion pas suffisamment délimité. Qui décidera ce qui est d’intérêt public, s’est interrogée Verena Herzog (UDC/TG), au nom de la commission opposée au texte.
En outre, le National a déjà accepté une proposition au contenu similaire qui doit encore passer à la Chambre des cantons. Des instruments de soutien existent déjà, notamment dans le cadre d’Innosuisse ou des Ecoles polytechniques fédérales.
Plus d’égalité dans le numérique
Le National a également donné son feu vert par 98 voix contre 75 à une motion de sa commission visant à intégrer la perspective de genre dans la stratégie numérique. L’idée est de promouvoir l’égalité homme-femme dans ce domaine.
Les femmes ne représentent que 15% des effectifs dans le secteur informatique si bien que les produits numériques sont conçus principalement par et pour des hommes, a rappelé Valentine Python (Vert-e-s/VD). Dans une économie de plus en plus digitalisée, ces derniers profiteront davantage de la création de nouveaux emplois.
Le Conseil fédéral doit intégrer ces défis dans le développement de ses stratégies numériques futures afin d’attaquer à la racine les sources d’inégalité dans le secteur dont les femmes sont actuellement victimes. Le Conseil fédéral s’est montré ouvert à cette préoccupation.
L’UDC estimait au contraire que beaucoup a déjà été fait. Le problème, c’est le manque de femmes qui s’intéressent à ce domaine, une motion ne changera rien à cet état de fait, a avancé Aloïs Huber (UDC/AG). Le Conseil des Etats doit encore se prononcer sur cette deuxième motion.
(ATS)